Strasbourg – Quelles têtes ? (l’amour, la mort, la mer) au TJP du 28 février au 2 mars

> Article publié à l’origine dans l’édition de février 2017 du journal Diversions (consulter le PDF ici)

Ancien élève du Théâtre National de Strasbourg, Yvan Corbineau retrouve la capitale alsacienne à l’occasion de sa nouvelle création, qu’il présentera en première du 28 février au 2 mars au TJP Grande Scène. Avec son collectif Le 7 au soir, il adapte ses textes sous la forme de théâtre d’objet, à l’image de cette histoire d’un amour soumis aux remous de la mer et du monde.

Elsa Hourcade et Yvan Corbineau

Elsa Hourcade et Yvan Corbineau – Photo : DR

Comme l’indique le titre de la pièce de manière très transparente, Quelles têtes ? s’inscrit dans un chemin passant par trois étapes, trois questionnements autour de la mort, de l’amour et de la mer. « Trois moments de réflexions à la fois existentielles, intimes et politiques », comme le souligne Yvan Corbineau. Trois notions qui partagent des points communs : le voyage, la rencontre et la séparation, le doute, la peur… La volonté également de « vivre en dehors du bruit du monde ». Quelles têtes ? est un voyage, entre nord et sud, « entre l’occident et le reste », comme un rappel de l’actualité des migrants qui hante le spectacle oscillant, lui, entre humour et tragédie, un grand écart duquel Yvan Corbineau est coutumier. « Pour raconter une chose, je puise dans différents registres comme le journal de bord ou le journal intime, le sms, la chanson, la pub, la poésie, la citation, la liste, etc. ».

Photo : DR

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Mêlant les genres et les registres, les textes d’Yvan évoqueront une fois encore la mort, suite à une expérience douloureuse vécue par le metteur en scène-auteur. La mort comme élément déclencheur de la fiction, incarnée par « une série de dispositifs qui meurent », explique Elsa Hourcade qui co-signe la mise en scène. « J’ai commencé à écrire Quelle tête elle a la mort ? comme pour apprivoiser celle qui n’a pas de visage », nous apprend Yvan. Ensuite est venue la question de l’amour, puis enfin celle de la mer. « Parler de la mer me permet d’aborder de biais, discrètement, par la bande, un sujet qui m’est cher depuis longtemps, les rapports Nord-Sud ». Le spectateur est ainsi invité à partir en voyage lui aussi, en pénétrant dans un premier temps l’esprit du personnage que l’on nomme « lui » et qui s’interroge sur la mort. « Autour de ce « lui » rôde une ombre qui deviendra aussi tête et corps et nous l’appellerons «elle» », explique encore Elsa Hourcade. «Elle» et « lui », interprétés sur scène par Judith Morisseau et Yvan Corbineau, vont alors se rencontrer, puis s’unir, faisant ainsi naître des moments musicaux et poétiques. C’est la deuxième partie consacrée à l’amour, qui n’est pourtant pas dénuée de distance et d’ironie ici. Vient ensuite le moment du départ, « le voyage de l’homme, de la femme et de l’enfant partis en mer par amour pour échapper un temps au bruit du monde », fait remarquer Elsa Hourcade. Autour d’un élément central, tour à tour cadran solaire, balançoire et mât de bateau, prennent vie de petits mécanismes manipulés à distance, disposés sur des socles à roulettes.

– Manu Gilles –

Quelles têtes ? (la mort, l’amour, la mer), TJP Grande Scène, Strasbourg, du 28 février au 2 mars – www.tjp-strasbourg.com

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