Morteau – Exposition de montres au Château Pertusier jusqu’au 30 septembre

> Article à paraître dans les éditions de septembre du journal Diversions: le PDF ici

Jusqu’au 30 septembre à Morteau, on peut encore découvrir une riche collection de montres au Château Pertusier. Le pays horloger est à l’honneur à l’occasion de cette exposition, qui évoque à la fois la dimension technique mais aussi historique et sociale de cette belle saga de la montre dans le Haut-Doubs.

Exposition de montres au Château Pertusier de MorteauÀ l’occasion de l’écriture d’un livre intitulé Les Clefs du Temps, Yves Droz a effectué des recherches qui lui ont fait découvrir près de 300 marques de montres. « C’était tellement important que j’ai pris contact avec le président de la communauté de communes, Jean-Marie Binetruy, qui m’a bien reçu ». Ce dernier a donné son feu vert pour le montage de l’exposition, dont l’élaboration a nécessité trois années. Mais le jeu en valait la chandelle! Yves Droz a également publié un catalogue dont il affiche fièrement les chiffres : trois kilos et 630 pages pour relater l’histoire de l’exposition (une aventure à elle seule !) et des artisans horlogers dans le Val de Morteau.

Une fois passée la pièce phare, une montre de 1909, la plus grosse du monde avec un mètre de diamètre et 80 kilos, fabriquée à Charquemont sur le modèle d’une ébauche Parrenin à Villers-le-Lac, le visiteur peut visionner des films sur les paysans horlogers et les montres de la maison Frainier. « C’était surtout les boites de montres qui étaient imagées, frappées, et à cette époque en 1920 la maison Pierre Frainier était la plus importante au monde ». L’exposition évoque également la formation aux métiers de l’horlogerie et le lycée Edgar Faure de Morteau en particulier, « certainement le plus important lycée de France en horlogerie au point de vue qualitatif », souligne Yves Droz. Dans une autre pièce, on peut découvrir les ébauches Parrenin, l’histoire de cette fabrique de Villers-le-Lac dans les années trente, avant d’en apprendre davantage sur l’outillage dédié à la fabrication des montres. « Ces outils étaient fabriqués dans un petit village des Gras à dix kilomètres de Morteau. On l’appelle le village aux mille outils. Une centaine d’artisans étaient dans des fermes isolées, parce les Gras est très éclaté avec de nombreux hameaux ». L’exposition fait état de ce beau patrimoine que représente la fabrication de montres, et n’oublie bien évidemment pas d’en exposer de très nombreux modèles. Trois cents marques sont ainsi exposées, des marques… et non des fabriques, comme le précise le commissaire de l’exposition. En effet un même atelier pouvait fabriquer des marques différentes selon ses clients. « On changeait le cadran, on changeait les aiguilles mais la pièce maitresse, le mouvement, était toujours le même ».

 

Exposition de montres au Château Pertusier de MorteauL’exposition met également en lumière la dimension économique de l’histoire horlogère dans le Val de Morteau, et sa profonde transformation à la fin du XIXe siècle. « On ne verra pas des montres très anciennes parce que jusqu’en 1892, on ne fabriquait pas la montre dans le val de Morteau ou très peu », explique Yves Droz. Sous-traitants pour la Suisse, planteurs d’échappements ou fabricants de balanciers, c’est à partir de 1892 que les horlogers francs-comtois se sont mis à concevoir leurs propres montres en intégralité. « C’est une grande saga avec des familles, les premières qui se sont illustrées sur Morteau c’étaient la famille Wetzel, et sur Villers-le-Lac la famille Anguenot ainsi qu’une centaine d’autres que l’on peut voir à travers les vitrines ». L’exposition évoque également le syndicalisme horloger et notamment la grève de 1902, « exemplaire puisque les ouvriers s’étaient constitué un trésor de guerre : ils avaient confisqué au patron 1600 cartons de 12 montres, et lorsqu’ils ont rendu les montres à la fin de la grève, il ne manquait pas une aiguille, pas une montre, tout était vraiment respecté », explique Yves Droz. À découvrir également, une « galerie des portraits », représentant des propriétaires de fabriques horlogères mais aussi les ouvriers, tourneurs, syndicalistes… Car l’aventure horlogère, si elle fut technique, a également constitué une aventure humaine.

– Caroline Vo Minh –

Les horlogers du Val de Morteau de 1700 à 2000, Morteau, Château Pertusier, jusqu’au 30 septembre – www.morteau.org

 

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