Bonnie Prince Billy – Pond Scum

FOLK

Drag City/Domino Recording/2016

Chaque nouveau chapitre de l’imposante discographie de Will Oldham a toujours quelque chose d’excitant. En effet, on ne sait jamais vers quoi va nous emmener le Barbu de Louisville, capable d’offrir du nouveau matériel entre un album de reprises ou un disque de relectures de ses propres morceaux.

Chronique album de Pond Scum par Bonnie Prince BilliePour sa première production 2016, le bonhomme choisit de piocher dans les archives pour compiler trois prestations live captées par la BBC, une station qui aime décidément bien Oldham puisqu’elle était déjà derrière le concert de Is It The Sea ?. Pond Scum est à l’image de sa pochette, les moments lumineux côtoient (tiens, mate l’accent circonflexe) des titres plus sombres, illustration de la mélancolie qui colle si bien à l’américana. Bonnie Prince Billy remonte le temps avec successivement des enregistrements de 2002, 2001 et 1994, qui témoignent au passage de l’évolution des harmonies du chanteur. Sur les plus anciennes, on sent que la voix n’est pas encore tout à fait maitrisée et porte encore l’ambiance lo-fi de Palace (The Cross) et sent le désespoir sur Stable Will, bande-son d’une veillée funèbre en trois accords.

Pond Scum est certes étiqueté live, il n’est finalement pas si loin d’un album studio de Oldham qui enregistre souvent en prise directe. Hormis sur les quatre premières pistes où il est accompagné de Dave Heumann, BPB est seul avec sa guitare et sort des moments magistraux : la ballade douce-amère Jolly One (2/15) que n’aurait pas renié Mark Oliver Everett ou la berceuse/cantique When Thy Song Flows Through Me. On sent les grandes plaines à l’écoute de The Houseboat (O How I Enjoy The Light) ou lors du formidable morceau d’américana Arise, Therefore où les voix de Oldham et Heumann font tout. Mais la perle du disque restera son titre le plus sombre, Death To Everyone. Le morceau issu de I See A Darkness est totalement épuré, et c’est ce traitement qui renforce toute la puissance et la beauté noire du titre.

Album après album, Bonnie Prince Billy ne cesse d’offrir une discographie passionnante dont on est à chaque fois impatient de découvrir la suite.

Florian Antunes Pires

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