Besançon – Le Beau Siècle au Musée des beaux-arts

On connait les Années Folles. On a tous entendu parler des Trente Glorieuses, mais on situe moins facilement le Beau Siècle… Celui-ci concerne une période de 120 ans, dont le début est marqué par la prise de Besançon par les troupes de Louis XIV en mai 1674, la commune devenant alors capitale de la province de Franche-Comté. Le Musée des beaux-arts et d’archéologie revient sur ce siècle d’essor économique et démographique, religieux et culturel.

Exposition Le Beau Siècle au Musée des beaux-arts de BesançonSi seules quelques grandes figures de l’architecture, dont Claude-Nicolas Ledoux, et artistes, à l’image du sculpteur Luc Breton ou encore les peintres Johann-Melchior Wyrsch et Gaspard Gresly, ont retenu l’attention, aucune recherche globale n’avait encore été menée pour comprendre les enjeux du Beau Siècle et ses répercussions en particulier sur la ville de Besançon. Les retombées se font pourtant encore sentir de nos jours. Près de 400 œuvres et objets d’art (peintures, sculptures, dessins, estampes, arts décoratifs) seront présentées dans toutes les salles du musée et permettront d’étudier le Beau Siècle, ses innovations et ses artistes. De l’histoire des formes à celle du goût, en passant par l’histoire sociale, l’architecture et l’urbanisme, Le Beau Siècle va explorer cinq thématiques: la prise de Besançon, les pouvoirs temporel et spirituel, le goût et la culture visuelle, la formation des artistes et enfin le renouvellement architectural et la pensée urbanistique. Deux tableaux ouvrent l’exposition, le Siège de Besançon d’Adam Frans van der Meulen, ainsi qu’un Portrait de Louis XIV par René-Antoine Houasse. Les propos, éminemment politiques, de ces deux toiles, exprimaient respectivement le message de paix de Louis XIV, et la volonté de diffuser son image.

Gaspard Gresly – La Marchande de cerises – Coll. particulière

L’exposition va d’ailleurs évoquer le pouvoir royal dans Besançon, sa représentation ainsi que la monnaie frappée à l’effigie de Louis XIV. On verra également que le parlement, installé dans la capitale comtoise en 1676, ne sera pas une chambre docile… La production artistique religieuse sera en outre étudiée et illustrée par une douzaine de grands formats. Le Beau Siècle va également se pencher sur les commanditaires civils et les artistes, des collaborations qui mèneront à de nombreux décors et ameublements. Le confort est de plus en plus privilégié et les formes évoluent en matière de boiseries et d’arts décoratifs. Les genres en peinture seront abordés, et notamment ce qui va devenir une spécialité artistique locale : le trompe-l’œil. Une école d’art ouvrira en 1773 sous l’impulsion du peintre Wyrsch, du sculpteur Breton et de l’intendant Lacoré. Une dernière partie sera enfin consacrée à l’architecture bisontine, qui connait elle aussi un fort développement durant le Siècle des Lumières (besoin de logements et notamment d’hôtels particuliers pour les parlementaires et leurs familles qui arrivent à Besançon dès la fin du XVIIe siècle), institutions publiques et religieuses, mais aussi maisons plus modestes. C’est à cette époque que naîtra notamment le quartier du théâtre, et les promenades de Chamars et Granvelle.

– Dominique Demangeot –

Le Beau Siècle, Besançon, Musée des beaux-arts et d’archéologie, du 10 novembre au 19 mars
mbaa.besancon.fr

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