Autun – 5e Biennale d’Autun – Festival international d’art sacré contemporain

Ils sont originaires du Sénégal, d’Angleterre, d’Iran, de Belgique, de France, de Turquie, des États-Unis et d’ailleurs… Leurs arts convergeront cet été à Autun. Plus de 150 œuvres et 60 artistes sont à rencontrer dans la ville à l’occasion de la cinquième édition du Festival international d’art sacré contemporain.

Sarkis aux Brigitinnes, Juin 2004 – Photo : Wachholder Photography

L’événement, porté par l’Association des amis de la Chapelle Notre-Dame des Bonnes-Œuvres et des Sept Dormants d’Ephèse, souhaite « tisser toujours davantage de liens entre l’Occident et l’Orient en promouvant la création contemporaine ». C’est aujourd’hui le principal objectif de l’association qui convie tous les deux ans des artistes internationaux, proposant aussi de nombreux rendez-vous de spectacle vivant. Le public est invité à parcourir Autun, entre temple, chapelles, évêché… douze lieux au total. L’artiste Sarkis proposera son Atelier d’aquarelle dans l’eau, dispositif destiné à l’origine aux enfants, mais auquel les adultes peuvent prendre part. La biennale est en effet pensée pour tous les publics, qu’il s’agisse d’une approche purement sensible, ou d’un autre niveau de compréhension des œuvres avec bibliographies à l’entrée des lieux, présentations des pièces… Sarkis a invité Eden Morfaux à investir lui aussi la Chapelle N-D des Bonnes-Œuvres. Ce dernier présentera sa sculpture Étude D’après Saint-Jérôme dans son étude, Antonello da Messina. Les visiteurs pourront allumer des bougies en cire d’abeille et les déposer sur la sculpture. « Il y a à la fois les œuvres, les lieux et les artistes », explique Jérôme Lequime, l’un des fondateurs de la biennale, qui précise que l’événement est un espace de rencontres, où l’on peut aussi prendre part à des ateliers.

5e Biennale d'Autun - Festival international d'art sacré contemporain

Alexis Congourdeau – Image flottante d’un 6 Octobre – Quartier chrétien, Jérusalem © Alexis Congourdeau

Quant à l’expression « art sacré contemporain », à première vue antinomique, il faut la comprendre, comme le souligne l’association, en tant qu’art qui
« nous intrigue, nous interpelle, nous saisit. » Et si la transcendance, dans les différentes propositions artistiques, n’est pas uniquement religieuse, Alexis Congourdeau va cependant explorer à travers ses photographies l’essence de ce que l’on nomme la Terre Sainte, à Jérusalem, gestuelles et postures de recueillement, de la chrétienté, du judaïsme ou de l’Islam. Barbara Cassin se situe elle aussi au carrefour des trois monothéismes. Dans le sillage de son Dictionnaire des intraduisibles, on pourra découvrir à l’évêché le film d’une conférence filmée en novembre dernier, autour du thème Quand Dieu dit je avec des intervenants issus des trois confessions.

Jill Galliéni – Dessin – Photo : Christian Berst

Mosaïque, peinture, dessin ou volumes, la diversité se retrouve aussi dans les médiums employés. Les artistes vont puiser dans d’autres cultures/croyances, à l’image de Catherine de Clippel qui viendra avec de très grands formats photographiques, s’intéressant aux mondes invisibles du vodou d’Afrique. La spiritualité reste donc un fil rouge de la biennale, notamment à l’occasion de la déambulation entre les différents lieux d’exposition, empreints de solennité (même si la plupart ont été déconsacrés). On la retrouve aussi dans l’art brut de Jill Galliéni, l’artiste ayant pris l’habitude d’implorer Marie et Sainte-Rita, l’avocate des causes désespérées, tissant sur le papier ses chapelets de mots-prières. Pour Katâyoun Rouhi aussi, mot et dessin sont intimement liés. Une spiritualité prenant racines dans l’arbre en particulier, figure tutélaire pour l’artiste d’origine iranienne qui s’est inspirée notamment du conte initiatique La conférence des oiseaux. On la retrouvera à la chapelle Saint-Aubin, mais trois de ses pièces seront aussi présentées dans le cadre d’un partenariat avec le Muséum d’histoire naturelle d’Autun. Omar Ba a puisé quant à lui dans un classique de la tradition orale africaine (le Kaïdara) pour explorer les mythes de ses ancêtres.

Le spectacle vivant aura aussi sa place à la biennale : concerts entre baroque et musique contemporaine, chant sacré a cappella, nuit du cinéma, lecture performance… Citons enfin deux rendez-vous en lien avec l’un des artistes de la biennale, le sculpteur Robert Schad qui proposera dans les jardins de l’évêché Le Tiers Espace, en compagnie du danseur béninois Koffi Kôkô et du percussionniste allemand Manos Tsangaris. « Une danse très intériorisée, introspective », remarque Jérôme Lequime. Deux rendez-vous qui devraient donc être à l’unisson de cette cinquième biennale !

– Dominique Demangeot –

5e Biennale d’Autun – Festival international d’art sacré contemporain, divers lieux, du 18 juillet au 10 août
biennale-autun.com

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