Tania James – D’ivoire et de sang

ROMAN

Rue de l’Échiquier

Parution le 2 septembre 2021

Les éditions Rue de L’Échiquier nous présentent le deuxième roman de l’auteure d’origine indo-américaine Tania James. D’ivoire et de sang nous transporte en Inde du Sud dans la réserve naturelle du Kerala. L’occasion d’une plongée – sanglante en effet, et pas que pour les animaux – dans l’univers du trafic d’ivoire. Le roman, publié en 2015 aux États-Unis, parait pour la première fois en France.

Tania James - D'ivoire et d'argent - Rue de l'Echiquier - Parution le 2 septembre 2021 - Chronique du roman par Diversions

L’intrigue nous est divulguée à travers trois voix différentes : l’une est celle d’Emma, documentariste américaine venue présenter le travail d’un vétérinaire recueillant les éléphants orphelins ; la deuxième celle de Manu, jeune indien issu d’une famille de riziculteurs qui n’arrive plus à tirer de revenus de la terre et se tourne alors vers le trafic d’ivoire. Il y a enfin la voix du Fossoyeur, l’éléphant qui raconte son parcours depuis l’arrachement à sa mère, tuée avec toute sa famille par des braconniers, jusqu’à son arrivée dans le village de Sitamala où il va semer la terreur. Fossoyeur… L’éléphant est ainsi surnommé car il enterre ses victimes humaines après les avoir massacrées.

« Je m’étais dit alors que je refusais d’être une simple touriste multipliant les images exotiques à montrer à ses amis quand elle serait de retour chez elle, lesquels amis s’ennuieraient à mourir au bout d’une dizaine de photos. »

Si Tania James s’interroge sur l’existence d’une conscience chez l’animal (l’éléphant se souvient de sa famille massacrée dans son enfance), la romancière soulève aussi la question du sentiment de vengeance chez le pachyderme, comme si l’animal reprenait ici son destin en main. Chassé pour son ivoire, exploité par l’homme dans des cirques ou de ridicules défilés, l’éléphant a en effet des raisons de s’en prendre à l’espèce humaine. Quant à cette dernière, dont la Bible avance qu’elle doit régner sur toutes les autres espèces, on la voit empêtrée dans des affaires de corruption, et des dilemmes comme celui qui se présente à Ravi le vétérinaire. « Je comprenais maintenant qu’il était engagé dans une action plus vaste que le seul Centre, dans une vaste entreprise de paix, même si cela impliquait de fermer les yeux sur certaines choses », souligne Emma. Cette dernière est malgré elle le témoin de pratiques douteuses entre des responsables de la réserve et des sociétés d’exploitation forestière, pour lesquelles la biodiversité n’est qu’une simple variable d’ajustement.

Marc Vincent

chronique du roman par le magazine diversions, éléphant, tania james

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