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Pour être honnête on n’attendait plus grand chose d’Iggy, cheval en fin de course épuisé après une longue carrière pas toujours au beau fixe depuis la disparition des frères Asheton. Enregistrée dans le secret le plus total, la collaboration entre Josh Homme et l’Iguane en a étonné plus d’un lorsque la nouvelle a été rendue publique. A l’instar de David Bowie parti rejoindre l’étoile noire, le « Ginger Elvis » comme il se fait appeler vient apporter un peu de son mojo au vétéran en l’embarquant au fin fond du désert direction Rancho de La Luna.
L’album s’ouvre avec les notes de sitar du très hanté Break Into Your Heart, titre que l’on a pu découvrir il y a de cela quelques semaines. A mille lieux des Stooges, la voix de l’Iguane qui semble renaitre se la joue crooner hypnotique, se mariant d’ailleurs plutôt bien à l’ambiance dégagée par le gang de bad boys où l’on retrouve bien sûr Josh Homme aux chœurs et à la six cordes, mais également Dean Fertita (Dead Weathers/QOTSA) à la basse et claviers et le génial Matt Helders (Arctic Monkeys) derrière les fûts. L’atmosphère du désert se fait sentir tout au long de l’écoute. Sonnant faussement pop, Gardenia et sa mélodie rafraichissante est vite rattrapée par les sombres guitares bluesy qu’on retrouve également sur In The Lobby. Semblable à China Girl de Bowie, American Valhalla et sa basse vrombissante étonne tout comme chaque nouveau titre qui défile, à l’image de Sunday et sa rythmique dansante funky se terminant par une envolée d’orchestration à cordes et chœurs féminins.
Avec Post Pop Depression, Iggy se renouvelle sans cesse et se met à nu (littéralement) sur Paraguay, fausse ballade débutant au piano puis rythmée par les bad boys qui distillent un rock’n’roll proche des Stooges, où l’on retrouve d’ailleurs la hargne et les hurlements de l’Iguane qui semble vouloir nous faire comprendre qu’il n’est pas encore mort ni enterré.
Johan Perrin