L’A2R Compagnie adapte Les Caprices de Marianne, et en donnant à la pièce des airs de cabaret, évoque notamment la figure féminine dépeinte par Musset dans un XIXe siècle encore engoncé dans ses traditions.
Photo : A2R Compagnie
Le jeune Cœlio a des vues sur Marianne, épouse du juge Claudio. Il demande alors l’aide de son ami Octave, cousin de Claudio, mais le libertin ne laisse pas la jeune femme indifférente. Cette dernière fixe alors un rendez-vous à Octave, mais c’est Cœlio qui s’y rend… De son côté, le juge Claudio engage des spadassins pour éliminer les éventuels prétendants de la jeune épouse… Musset, « l’un des premiers écrivains masculins à interroger la nature féminine », comme le souligne la compagnie, mêle également dans ses pièces divers registres, comédie et tragédie, des éléments de fable avec une morale, de romantisme, mêlant personnages traditionnels du théâtre à l’image du vieux barbon Claudio, et d’autres particulièrement modernes pour leur époque, comme l’illustre Marianne, jeune femme qui veut s’affranchir du joug de son vieux mari.
Avec son rythme vif, ses transitions tout aussi rapides, la pièce est également moderne dans sa structure. « J’ai pensé ce spectacle comme un flashback », explique le metteur en scène Roch-Antoine Albaladéjo, « quand Coelio se trouve sous la fenêtre de Marianne et pense être trompé par Octave, son esprit vacille et nous fait revivre ses 24 dernières heures. » Le metteur en scène souhaite donner une vision kaléidoscopique des pensées troublées de Cœlio. C’est également une ambiance de cabaret qui règne sur cette adaptation de l’A2R Compagnie, pour lui imprimer un rythme fougueux mais aussi l’emporter vers une « cavalcade funeste », comme le dit encore Roch-Antoine Albaladéjo. L’occasion également de ménager une frontière floue entre rêve (ou cauchemar?) et réalité.
– Marc Vincent –
Les Caprices de Marianne, Châtillonsur-Seine, Théâtre Gaston Bernard, 28 mars à 20h, 29 mars à 14h
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