The Kills – Little Bastards

ROCK

Domino

Jaimie Hince et Alison Mosshart sont de retour dans les bacs, non pas avec un nouvel album mais une compilation pour le moins originale, puisqu’elle reprend faces B et inédits remasterisés du duo anglo-américain, accompagnés d’une démo, d’une session radio ainsi que de quelques reprises. De quoi patienter avant un nouveau travail studio de The Kills, qui confient travailler sur un nouvel opus.

The Kills - Little Bastards - Chronique album

La compilation intitulée Little Bastards s’intéresse à la première période du groupe, de 2002 à 2009, soit leurs trois premiers albums avec un son particulièrement brut de décoffrage, un rock qui sait jouer des larsens, une voix féminine envoûtante qui se faufile entre les batteries électroniques, l’autre marque de fabrique de The Kills. Leur boîte à rythmes avait d’ailleurs été amoureusement baptisée « Little Bastard » (comme ça vous savez tout). Le style The Kills transpire dans chacun de ces titres mis de côté, et souvent méconnus, des « petits bâtards » qui méritent pourtant aussi que l’on pose la lumière sur eux. L’occasion d’entendre comment le groupe est parvenu à trouver sa propre identité artistique à partir d’un effectif et d’un matériel restreints.

Il faut dire qu’Alison et Jaimie sont pionniers d’une époque où de nombreux duos (crise de la musique oblige) sont apparus. On comprend vite pourquoi The Kills ont pris leur part au renouveau du rock dans les années 2000, avec leurs compositions d’une efficacité redoutable, la guitare omniprésente de Jaimie, souvent ronflante comme dans The Search For Cherry Red, reprise d’un groupe peu connu des années 90, Jonathan Fire Eater. On retrouve aussi la demo de Raise Me, pour lequel les deux compères ont réalisé une vidéo avec les moyens du bord, comme lors de toute pandémie qui se respecte. Trois autres reprises s’intéressent à plusieurs facettes du répertoire américain, le blues avec Forty Four (Howlin’ Wolf), I Put A Spell On You (Screamin’ Jay Hawkins) et musique nord-américaine traditionnelle avec Sugar Baby (Dock Boggs). Citons encore I Call It Art, plus pop avec ses nappes de cordes (synthétiques évidemment les cordes), adaptation de La chanson de slogan, que le duo avait repris à l’occasion de la compilation Monsieur Gainsbourg Revisited en 2006.

Little Bastards nous donne donc à entendre un groupe au meilleur de sa forme, porté par le jeu de guitare fiévreux de Jaimie Hince (d’autant que ce dernier n’avait pas encore perdu son majeur gauche suite à un accident), entre punk et garage rock, et avec la voix à la fois rugueuse et sexy d’Alison Mosshart. Des morceaux qui sonnent ici particulièrement lo-fi, possédant pour la plupart ce petit côté maquette, ébauche, qui convient pourtant si bien au style de The Kills. Des titres qui à l’image de Jewel Thief nous ramènent aux sources du groupe, ce morceau étant d’ailleurs l’un des tout premiers que le duo ait composé ensemble. On pourrait évidemment d’abord recommander cet album aux fans hardcore du duo, mais Little Bastards saura sans nul doute séduire d’autres oreilles, avec des chansons suffisamment variées et efficaces pour former un album à part entière. Pas mal pour des morceaux dont certains ont été rejetés à l’époque de leur sortie. La marque d’un grand groupe !

alison mosshart, chronique album, critique disque, jaimie hince, little bastards, rock, the kills

Powered by WordPress. Designed by Woo Themes

WordPress SEO fine-tune by Meta SEO Pack from Poradnik Webmastera