The Jaded Hearts Club – You’ve Always Been Here

ROCK SOUL

Infectious Music

The Jaded Hearts Club est présenté un peu partout comme un super groupe. Il est bien difficile, objectivement, d’affirmer le contraire. Ecouter au sein d’une même formation des pointures comme Miles Kane et Matthew Bellamy (qui tripote ici la basse, pour changer) est presque inespéré. Le label Infectious Music l’a fait.

The Jaded Hearts Club - You've Always Been Here - Chronique album

Les autres membres du groupe ne sont pas non plus des perdreaux de l’année : Nic Cester de Jet, qui partage le chant avec Miles Kane principalement, Graham Coxon (Blur) assurant les parties de guitare avec Jamie Davis, initiateur du groupe et gérant du label Transcopic Records. Sean Payne du trop oublié groupe The Zutons complète cette réunion de luxe en martelant la batterie. The Jaded Hearts Club, c’est l’envie qu’ont quelques potes musiciens de faire du rock et de la soul pour le plaisir, loin des stades inondés par les lumières des téléphones portables. Après une existence uniquement scénique (sous le sobriquet qui sonnait un peu comme une blague de potache de musiciens surdoués, Dr. Pepper’s Jaded Hearts Club Band), Matt, Miles et les autres sont passés par la case studio. Dès le premier morceau (on oubliera l’intro de Bellamy en mode crooner), on reconnaît la patte de Miles Kane sur ce brillant revival sixties qu’incarne la reprise Reach Out I’ll Be There des Four Tops. C’est pourtant Nic Cester qui tient le micro ici, les deux bonshommes alternant au chant sur l’album, à l’exception de l’intro We’ll Meet Again et de Fever qui clôt le disque.

You’ve Always Been Here est bel et bien une galette de reprises, les six musiciens ayant pioché dans le répertoire sépia des sixties, conservant les riches harmonies soul et Motown de l’époque, mais en leur adjoignant une gentille dose de guitares saturées. On trouve quelques standards comme le fiévreux I Put A Spell On You, sur lequel Nic Cester s’arrache la glotte. Long And Lonesome Road, du trio à cheveux longs Shocking Blue, délaisse l’aspect psychédélique (sitar électrique et tout le bazar) pour une version plus musclée. Il faut dire qu’à l’exception du libidineux (et quelque peu anecdotique) Fever chanté par Bellamy en fin d’album, toutes les chansons se voient adaptées dans des versions très rock. This Love Starved Heart Of Mine (It’s Killing Me), chantée à l’origine par Marvin Gaye, conserve son coté soul, tandis que d’autres virent carrément rock/garage, le tout produit simplement, sans les fioritures queenesques à la Muse ou les arrangements de cordes devenus la patte de The Last Shadow Puppets.

Le plaisir de jouer s’entend notamment sur la version pleine de verve que le groupe donne de Nobody But Me, unique tube d’obscurs petits gars de l’Ohio, The Human Beinz (c’est bien cette version à laquelle se réfère The Jaded Hearts Club, davantage qu’à celle, originale, des Isley Brothers). Quant à la cover proposée de Have Love Will Travel, elle reste assez fidèle à l’esprit brouillon et touffu des Sonics. Les Sonics qui eux-mêmes avaient « piqué » ce titre à Richard Berry and the Pharaoh, née dans une version rythm’n’blues. La boucle est bouclée !

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