Nièvre-Saône-et-Loire – Le vent sur l’arbre 2022 du 1er au 6 août

Le festival est de retour dans le Morvan (avec une petite incursion en Saône-et-Loire) pour transporter le public de l’ère baroque à notre époque contemporaine. Avec comme fil rouge cette année « Die Sehnsucht, source d’invention et d’imaginaire », Le vent sur l’arbre invitera entre autres artistes plusieurs ensembles comme le quatuor Hagen ou encore le Philia Trio, mais aussi des solistes comme Benjamin Alard qui viendra accompagné de son clavicorde (ancêtre du piano moderne). Citons encore Célimène Daudet, dont Diversions chroniquait l’an dernier son album Haïti mon amour.

Festival Le vent sur l'arbre 2022Une partie du programme proposé par la pianiste sera d’ailleurs consacré à quelques compositeurs haïtiens, auxquels elle rendait en 2021 un bel hommage discographique. D’emblée, on est frappés par l’amplitude de ce Feuillet d’album n°1 qui inaugure le disque et par son orfèvrerie mélodique. De Ludovic Lamothe (1882-1953), on peut également entendre quelques Danzas. Citons la troisième, l’un des joyaux d’Haïti mon amour, si gracieuse qu’il est difficile de ne pas y déceler des éclats romantiques du Nocturne op.9 n°2 de Chopin. Comme un clin d’œil, la pianiste clôture d’ailleurs le disque par une pièce de ce dernier, l’un des Chants polonais (le Printemps) qu’arrangera Franz Liszt. Il faut dire que Lamothe, comme Élie, sera marqué par la musique européenne, Chopin en particulier, effectuant ses études en France avant de retrouver son île natale. Si les Chants de la montagne de Justin Élie (1883-1931), sont là encore d’inspiration très européenne, impulsés par quatre notes qui traversent la partition comme un écho, le compositeur opèrera lui aussi une synthèse réussie entre esthétiques savantes et populaires, comme l’illustrent ses Méringues. Ces musiques sont nées de déplacements, dans le sillage de la traite négrière qui peupla Haïti à partir du XVIe siècle. Les esclaves d’Afrique s’approprieront les danses apportées par les colons européens en y adjoignant leurs propres cultures. D’Edmond Saintonge enfin (1861-1907), on découvre la très lyrique Élégie – Méringue, pièce aux accents afro-caribéens, racée et pleine de contrastes, interprétée avec panache et tout en nuances par Célimène Daudet.

– Dominique Demangeot –

Le vent sur l’arbre, Millay, Bibracte et autres lieux, du 1er au 6 août
Programme complet :
www.leventsurlarbre.fr

Powered by WordPress. Designed by Woo Themes

WordPress SEO fine-tune by Meta SEO Pack from Poradnik Webmastera