Les Scènes du Jura accueilleront fin novembre la première de la nouvelle création de la cie 800 Litres de paille, jouée en itinérance à Champagnole, Morez, Poligny et Saint-Amour. Premier projet d’écriture de plateau pour Valentin Clerc qui convoque sur scène le souvenir de l’acteur Robin Williams, mais souhaite surtout proposer une autofiction sur sa propre expérience de comédien et, plus largement, sur son évolution personnelle.
Photo : Antonin Charbouillot (of course !)
C’est lors d’un séjour aux États-Unis que Valentin tombe sur l’ouvrage Robin Williams : a singular portrait, 1986-2002, par Arthur Grace (2016), photographe et ami de l’acteur. Un témoignage en mots et en images posthume, Robin Williams s’étant donné la mort en 2014. Mais Valentin n’a pas souhaité mettre sur pied un simple biopic sur son idole, et va aussi se confier sur sa propre vie. Sa relation avec son ami d’enfance Antonin Charbouillot sera aussi évoquée, miroir du duo Williams/Grace. « Ce qui est beau dans ce livre, c’est l’amitié. » L’ami photographe de Valentin interviendra donc sur scène, armé de son appareil photo. On pourra d’ailleurs retrouver, en marge de la pièce dans les divers lieux où elle sera jouée, des expositions des photographies d’Antonin autour de la création du spectacle.
Il faut dire que l’image de soi est une notion centrale chez un acteur. D’un côté la vitrine publique que l’on présente sous les projecteurs, de l’autre une face intime, secrète et généralement constellée de failles plus ou moins profondes, les « downs » dont parle Valentin. « [L]e regard perdu dans le vide de Robin » est en quelque sorte l’origine de cette création, ce moment où son ami le photographie sans qu’il le sache. Un pont vers la sphère intime de l’acteur, ce moment où Williams n’est pas en représentation. « Il y a eu trop de moments où il s’est laissé sombrer parce qu’il gardait trop de choses pour lui. » Valentin évoque également, du côté des influences, le film Looking for Eric de Ken Loach, « comment une idole peut aider un fan, comment des films, des chansons peuvent nous faire du bien. » En dépit de la fin tragique de Robin Williams, la cie 800 Litres de paille ne veut pas tomber dans le pathos et a imaginé un décor et des costumes qui convoqueront sur scène les colorées années 1980 et le début des années 1990, quand Robin Williams connut son pic de popularité avec des films comme Good Morning Vietnam, Madame Doubtfire, Jumanji… Et comme lors de ses deux premières créations, la compagnie a souhaité ménager une proximité avec le public, installé autour de petites tables rondes quand ce sera possible, à la manière d’un café théâtre ambulant.
– Dominique Demangeot –
Stand up and down, Champagnole, L’Oppidum, 28 novembre à 20h30, Morez, Espace Lamartine, 29 novembre à 20h30, Poligny, Salle des fêtes, 30 novembre à 20h30, Saint-Amour, La Chevalerie, 1er décembre à 20h30 – scenesdujura.com
A retrouver également le 7 décembre à 20h30 à la salle des fêtes de Digouin, et le 8 décembre à 20h au Théâtre de Beaune (version salle de théâtre)