La dernière création de la Compagnie des Rives de l’Ill aurait dû être présentée en novembre dernier à Illzach, mais la date avait été reportée en raison du reconfinement. On pourra retrouver le 9 juillet prochain La tristesse de l’éléphant, nouvelle pièce de la compagnie alsacienne s’inspirant d’un album de Nicolas Antona et Nina Jacqmin.
Au début des années 1960, Louis grandit dans un orphelinat, son embonpoint et ses problèmes de vue l’empêchant d’être adopté. Souffre-douleur de ses camarades, l’enfant ne trouve le réconfort que dans le cirque Marcos qui vient dans sa ville. Il y découvre le monde du spectacle et du rêve, et surtout Clara, dompteuse d’éléphants, qui va devenir tour à tour son amie, son amante puis son épouse. Découvrant le travail de l’auteur Nicolas Antona et de l’illustratrice Nina Jacqmin lors d’une précédente édition du festival Bédéciné, Thomas Ress, directeur de l’Espace 110 et metteur en scène des Rives de l’Ill, a eu envie d’adapter leur œuvre pour la scène, choses inédite pour lui, habitué à travailler à partir de textes dramatiques. « Cela a été un vrai coup de cœur, et a soulevé beaucoup de choses personnelles et fortes pour moi », nous explique Thomas. Il a donc fallu transposer l’histoire en trois dimensions, et c’est en quelque sorte une pièce « pop up » que nous propose la Compagnie des Rives de l’Ill ! Personnages et décors de La tristesse de l’éléphant vont en effet, littéralement, surgir de l’album, ou plutôt de la table de deux comédien.ne.s marionnettistes.
L’adaptation théâtrale de La tristesse de l’éléphant recourt au théâtre de papier ainsi qu’à la marionnette. « J’ai été accompagné par Eric Doménicone, et avec le regard extérieur d’Yseult Welschinger », précise le metteur en scène. Personnages et décors de papier, ainsi que les marionnettes, sont manipulés à vue, Thomas Ress ayant souhaité opérer une mise en abyme sur le plateau. Nous sommes dans l’atelier de marionnettistes qui donnent vie à l’histoire sous nos yeux. Si tout se joue sur leur table d’atelier, pas question de donner le spectacle n’importe où ! La tristesse de l’éléphant reste une pièce de théâtre à part entière, avec un jeu de lumières et des projections étudiés pour la scène.
Pour l’occasion, Nina Jacqmin a repris le crayon lorsqu’il a fallu présenter les personnages sous d’autres angles, adapter les décors… Pour conter cette histoire « de la vie dans ce qu’elle a de plus beau et de plus dur », près de 130 aplats sont nécessaires, 15 lieux et une trentaine de personnages, se partageant entre « un panachage de gris, et le rouge et bleu, les couleurs du cirque », ajoute Thomas. La musique a aussi son rôle à tenir, les Rives de l’Ill collaborant ici principalement avec Fred Parker mais aussi Yanovski pour les musiques finales, des ambiances fantasmagoriques, parfois sombres, qui s’accordent cependant parfaitement avec l’univers (forain) de cette histoire pour tous les publics, dont les thèmes (l’enfance, la différence et le rapport à l’autre, le désir d’être parent notamment) parleront à la fois au jeune public et aux adultes.
La tristesse de l’éléphant, Illzach, Espace 110, 9 juillet à 20h
Réservation : 03 89 52 18 81
Plus d’informations : https://www.espace110.org/saison-culturelle/calendrier/la-tristesse-de-lelephant-2