Formation Aire urbaine – L’armée, premier recruteur de France

Diversions s’est rendu au Cirfa Belfort, pour y rencontrer le Major Thierry Carabin, chef de centre de l’un des deux Cirfa – avec celui de Besançon -. Premier recruteur au niveau national, l’armée va embaucher cette année près de 17 000 personnes. Environ 120 jeunes devraient quant à eux être recrutés sur la zone Franche-Comté Nord Est.

Le Major Thierry Carabin a reçu Diversions au Cirfa, centre de recrutement de Belfort

Le Major Thierry Carabin a reçu Diversions au Cirfa, centre de recrutement de Belfort – Photo : Caroline Vo Minh/Diversions

Les permanences
Si le CIRFA de Besançon est en charge des arrondissements de Besançon, Vesoul et du Jura, celui de Belfort accueille également les jeunes de l’arrondissement de Montbéliard avec Clerval, l’Isle sur le Doubs, Maiche… Des permanences sont assurées dans plusieurs villes chaque semaine. Les mercredis et vendredis après-midi,  des réunions d’une heure trente apportent des informations collectives, « à l’issue desquelles chaque jeune sera reçu individuellement pour présenter son projet ou poser des questions », explique Thierry Carabin.  Le major compare ce premier contact à un entretien d’embauche, afin d’identifier les profils, les spécialités souhaitées ou qui correspondent le mieux aux attentes des jeunes. « On ne fait pas encore de sélection, on dégrossit les candidatures. On discute ensemble des motivations, on donne de la documentation… ». Les deux régiments organisent par ailleurs des stages de découverte de l’armée pendant les vacances scolaires : cinq jours d’immersion, habillés en uniforme avec de petites initiations à la marche, au simulateur de tir.

armee-cirfa-belfortL’Armée pour se former
Tous les profils sont recherchés par l’armée, des jeunes de 17 ans et demi à 32 ans tous diplômes confondus. Les diplômes sont bien sûr les bienvenus selon les postes demandés. « Mais on recrute aussi des gens sans diplôme. On va pouvoir les former dans différents domaines, par exemple celui qui a son permis de conduire et veut conduire un poids lourd va être formé », précise le major Carabin.  L’armée peut donc aussi permettre de se former dans différents domaines, une expérience acquise et utile à la sortie, car les diplômes sont civils. « Beaucoup d’entreprises recherchent des anciens militaires pour le savoir être, parce que nous, on s’adapte partout ». Les missions à l’étranger sont obligatoires, mais si l’engagé a déjà un métier qui ne s’accomplit pas à l’étranger, il devient personnel civil de la défense. « Chaque jeune a vraiment de quoi s’épanouir. Généralement le jeune se représente l’armée comme le combattant qu’on voit toujours à la télévision, mais derrière on a des médecins, des infirmiers, des spécialistes en chaud et froid, des jeunes qui veulent faire informatique… ». L’armée possède même des couturières, qu’elle envoie chaque année à Montauban pour réparer, entretenir et plier les parachutes. « Elles sont parachutistes, elles sautent en parachute avec une spécialisation de réparation de parachute ».
On retrouve plus de 300 spécialités dans l’armée, le major insistant sur le principe d’évolution. « Tout le monde a la possibilité de s’élever. Celui qui travaille bien peut passer de soldat à officier au bout de quelque temps. 70% des officiers sont des anciens sous-officiers ou soldats. Quelqu’un qui rentre comme soldat, peut devenir officier ou sous-officier au bout de trois ans sur concours ou dossier ». Le major précise également que les filles peuvent effectuer les mêmes métiers que les hommes même si l’on trouve encore une forte majorité masculine ! En termes de rémunération, un jeune qui s’engage gagne 1300 euros par mois, le salaire augmentant avec l’ancienneté. Une fois passée la phase de formation, les soldats se logent où ils le souhaitent. « Ce sont des citoyens à part entière : on n’est pas obligé de coucher dans la caserne mais ceux qui veulent dormir dans la caserne le peuvent, dans des chambres de trois ou quatre avec wifi, prises TV. Ils amènent leurs couettes et n’ont pas le droit de faire venir de la famille ou du personnel civil ».

Le centre de recrutement à Belfort

Le centre de recrutement à Belfort

La sélection
Les jeunes passent un minimum de 8 à 11 ans dans l’armée, avec différents contrats avant un éventuel contrat de carrière, équivalent CDI.  « Dans un premier temps on offre généralement un contrat de 5 ans, puis des contrats de 2 ans ou de 3 ou de 5 ans ». Une fois le dossier rempli, rendez-vous est pris à Nancy. « On paie le billet de train et le ticket de bus. Le jeune va à Nancy pour effectuer deux jours d’évaluation, un peu comme avant où les parents faisaient les trois jours ».  Visite médicale, tests de sport et psycho-techniques afin de déterminer la personnalité, la partie cognitive et la partie stress, avant un bilan. « Là on commence à voir si le jeune correspond au profil ou pas ». Le major reçoit ensuite les résultats et oriente le jeune. « On discute ensemble et je vais lui proposer différents métiers qui pourraient correspondre à son profil, le but étant pour moi qu’il soit heureux, qu’il puisse s’épanouir et qu’il veuille signer un deuxième contrat pour aller jusqu’à huit ou onze ans ». À noter qu’à l’issue du premier contrat, une aide à la reconversion est proposée. « Parfois on propose un contrat d’un an pour des jeunes qui auraient moins bien réussi les tests d’évaluation. À eux de faire leurs preuves ».

Les réservistes
Les semaines qui ont suivi les attentats de novembre 2015 ont connu un pic en matière de candidatures, « mais principalement pour la réserve », souligne Thierry Carabin. « C’est être militaire à temps partiel. Chacun peut devenir réserviste, il sert la nation, rémunéré comme un professionnel et limité à 120 jours maximum dans l’année ». La rémunération pour un réserviste est de 50 euros par jour, « donc pour un étudiant s’il fait un week-end cela lui fait 100 euros, plus les primes de Vigipirate, et certains peuvent même partir dans des missions de courte durée dans les îles françaises, en Afrique voire en mission opérationnelle à l’étranger pour 120 jours ».

Le Cirfa et les lycées dans l’Aire urbaine
Le CIRFA mène deux partenariats, l’un avec le lycée de Delle – Bac pro Maintenance des Équipements Industriel -, les élèves accomplissant leur stage sous un statut militaire au lieu de l’entreprise, au 1er RA dans les ateliers. « Ils font toutes les activités comme les militaires, les jeunes sont pensionnaires du lundi au vendredi, habillés en militaire ». Une fois le baccalauréat obtenu, un poste de mécanicien attend les jeunes diplômés au 1er RA de Boimont. La même chose est proposée avec le 35ème RI de Bourogne et le lycée Viette à Montbéliard en maintenance poids lourds, pour les élèves de première et de terminale.

Dominique Demangeot

www.sengager.fr

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