La 38e édition de Chalon dans la rue prône un “rassemblement pluriel”, et l’équipe du CNAREP a concocté un programme qui transportera le public dans les rues, parcs, jardins et cours de Chalon-sur-Saône. On n’oublie pas les désormais fameux « lieux de convivialité », gérés par des collectifs de compagnies ou des associations culturelles dans le cadre du « Off » !
Vous avez peut-être croisé certaines des compagnies invitées lors des Bruits de la Rue durant l’année, présentations d’étapes de travail, quand les artistes ont encore les mains dans le cambouis, guettant les réactions du public. Cet été, ce sont huit compagnies accompagnées en coproduction par le CNAREP qui feront partie du “In”, dont la Compagnie du Coin pour 95% MORTEL qui, autour d’une base musicale forte, veut mêler « course vers l’inconnu »… et bonne humeur. « Une réponse qui décale, transforme, une réponse qui donne de l’énergie, qui parle de la beauté. » Il faut dire que face à la morosité ambiante, les artistes ont en effet du répondant… Jonglage, danse, théâtre documentaire ou théâtre physique, difficile de détailler les quelques 139 compagnies qui vont fouler le pavé chalonnais cet été ! Le programme propose d’ailleurs des thématiques pour se retrouver dans ce foisonnement artistique (en avant la musique, énergie collective, in situ, paroles intimes…). À vous de faire votre choix !
Prélude – Photo : Michel Condette
La danse aura aussi sa place, à l’instar de Kader Attou avec Prélude, création chorégraphique « tout-terrain » qui n’a pas peur de se confronter à divers publics. Les arts visuels chemineront également aux côtés des artistes à l’image de la cie Entre chien et loup. Avec Après le lac (adaptation d’un roman de Karin Serres), elle suivra les pas de “Petite Boîte d’Os”, fille de pasteur. Oubliez ici les rues chalonnaises, le festival vous emmènera découvrir cette « rando-spectacle » en forêt ! Avec le Collectif Grand Dehors et Metamortem,la direction sera cette fois un chantier abandonné pour prendre part à une « contre-célébration », une « contre-soirée » pour soulever les questions du rite funéraire et de l’environnement. On pourrait aussi parler de contrepied de la part des artistes, avec des formes étonnantes comme celle du plateau radio avec Les Harmoniques du Néon et Le flou sur la langue, enregistré en direct durant le festival.
L’In Itinere Collectif préfèrera la forme plus traditionnelle du tréteau de théâtre, pour nous parler d’utopie et de révolution avec n degrés de liberté. Car politique, le propos l’est souvent, parfois bien enrobé dans un écrin de poésie et de performances physiques. Et parmi les fidèles du festival, comment ne pas citer KompleX KapharnaüM, qui reviennent cette année avec un Carnaval Digital, entre tradition et modernité, à suivre si on le souhaite via une appli lors de la représentation. Une forme qui se veut donc aussi participative.
L’expression n’est pas vaine à Chalon dans la Rue. Le festival vous conviera en effet à quelques rendez-vous où votre participation sera chaudement appréciée. Pour Avant la vague, installation immersive autour de la montée des eaux, Le Polymorphe a inclus les habitants dans sa création. Des méduses ont été brodées et cousues, et des images sous-marines tournées pour revisiter le mythe de la Méduse, à l’aune de questions de société comme le climat et l’inclusion. C’est l’un des deux « projets de création artistique pensés par et pour le territoire », comme le souligne le CNAREP. Ces « aventures artistiques » sont menées en partenariat avec plusieurs structures relais (sociales, médico-sociales, éducatives) sur le territoire. Car Chalon dans la Rue se prépare toute l’année !
– Dominique Demangeot –
Chalon dans la Rue, Chalon- sur-Saône, du 17 au 20 juillet
chalondanslarue.com