Besançon – Naissance des MAT

Arrivée l’an dernier à la direction des Musées du Centre, Laurence Madeline a souhaité présenter à la presse la programmation de l’année 2024, l’occasion de mettre en lumière les temps forts et les grandes lignes de son nouveau projet.

MAT BesançonPremier fait marquant : les musées changent de nom ! Exit les Musées du Centre, formés par le musée du Temps et le Musée des beaux-arts et d’archéologie. Ils deviennent Musées d’Arts et du Temps, abrégés par l’acronyme MAT pour « vraiment souligner le travail que nous allons amorcer », a expliqué la nouvelle directrice, « apporter toute notre attention sur le musée du Temps […] et marquer que Besançon est un territoire particulier où on s’est intéressé aux arts très très tôt. » Rappelons que le MBAA possède la collection publique la plus ancienne d’Europe. « Concrétiser cette identité de la ville de Besançon sur le territoire et même en France, pourquoi pas au-delà des frontières », souligne encore la directrice. Les musées vont bien évidemment poursuivre leurs actions à destination d’un large public : visites thématiques en lien avec des débats de société, ateliers de pratique artistique, partenariats avec des festivals…

Reportage sur Le Déjeuner sur l’herbe


L’un des temps forts de 2024 sera l’arrivée prochaine de l’un des trois fragments du grand tableau réalisé par Claude Monet entre 1865 et 1866 sur le thème du Déjeuner sur l’herbe (à ne pas confondre avec le tableau éponyme de Manet !). Le musée bisontin a obtenu ce prêt du musée d’Orsay, dans le cadre de la célébration du 150ème anniversaire de l’impressionnisme. Il sera exposé du 24 février au 2 juin. « Monet n’est pas encore un impressionniste à ce moment-là », explique Laurence Madeline. « Mais vous verrez qu’il va très nettement vers ce désir de capter la lumière dans ses modifications, dans ses changements et également dans cette préoccupation du modernisme. » La toile évoque notamment Gustave Courbet, très présent dans les collections du musée des beaux-arts. « C’est aussi un moyen de parler de ces artistes qui ne sont, contrairement à ce que la légende veut bien montrer, pas toujours en compétition. Courbet a vraiment tendu la main au jeune Monet, il l’a aidé, soutenu et donc ce tableau est là aussi pour rappeler cette amitié, cette main tendue et ce dialogue entre les générations. »

Laurence Madelin, directrice des Musées d'Art et du Temps de Besançon, Anne Vignot, maire de Besançon, Aline Chassagne, adjointe à la culture - Photo : Diversions

Laurence Madeline, nouvelle directrice des Musées d’Arts et du Temps de Besançon, Anne Vignot, maire de Besançon et Aline Chassagne, adjointe à la culture – Photo : Diversions

 

Le 2 juin, il sera déjà temps que le tableau reparte à Orsay, et pour marquer cette date, un grand pique-nique sera organisé place de la Révolution, en écho aux arbres qui sont en train d’être plantés et pour « rappeler que cet apport de la végétation au cœur de la ville, c’est en fait une espèce d’image retournée de ce que Monet présente dans ce tableau : il présente ces Parisiens en mal, en manque d’arbres, de nature, qui vont chercher la verdure et la fraîcheur dans les bois alentour, et là les bois viennent au cœur de la ville. » Ce moment convivial sera émaillé de plusieurs animations qui seront présentées prochainement.

Concernant le musée du Temps« les prochaines années vont être cruciales », explique encore Laurence Madeline, qui annonce notamment un inventaire complet, ainsi que la reprise d’un projet scientifique et culturel. Le 4 mai, une nouvelle exposition s’ouvrira au musée des beaux-arts, autour de la Renaissance germanique (Made in Germany), « avec des passages de frontières qui sont sans arrêt en mouvement entre le XVe et le XVIIIème siècle », souligne la directrice, « et le fruit de ce travail va être présenté au public pendant trois expositions qui ont lieu simultanément : Dijon, Colmar et Besançon. » Citons encore l’acquisition d’un tableau de François Boucher, Le mérite de tout pays, qui intègre les collections XVIIIe siècle, faisant également partie du cycle autour des chinoiseries de l’artiste. Une fois restaurée, l’œuvre fera l’objet d’une médiation. « Il nous oblige aussi à nous interroger sur les relations que l’Europe en général, la France en particulier, entretient avec la Chine et sur ces débuts bien installés du capitalisme, de la quête de l’ailleurs par des désirs d’échange, de commerce. On est déjà dans les prémices de cette globalisation que nous connaissons aujourd’hui. » 

Dominique Demangeot

www.mbaa.besancon.fr

www.mdt.besancon.fr

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