Besançon – Dancing Machines au Frac Franche-Comté au Frac Franche-Comté du 2 février au 26 avril

Cette année, le Frac Franche-Comté fait la part belle au mouvement, en consacrant une saison à la danse. Exploration dont le premier volet débute en février avec une exposition collective où les artistes évoquent, à travers leurs œuvres plastiques ou dansées et leurs performances, notre relation au(x) corps.

Exposition Dancing Machines au Frac Franche-ComtéÀ de nombreuses reprises, le Frac Franche-Comté a invité des chorégraphes, des rencontres avec le public, comme lorsque la compagnie de Caroline Grosjean investissait en février dernier le hall pour sa pièce Exit 87. Plus récemment en novembre, Nathalie Pernette proposait aux spectateurs un parcours dansé – et participatif ! – parmi l’exposition Syncopes et Extases. Vertiges du temps. Les arts visuels comme la danse reflètent nos sociétés, et ces deux disciplines les ont également remises en question au XXe siècle. Les artistes et les chorégraphes partagent cet intérêt pour le corps. Performances, art action pour les uns, partitions dansées pour les autres, l’exposition Dancing Machines donne à voir ces deux disciplines qui s’inspirent l’une de l’autre, dialoguent parfois. Trois problématiques seront abordées en particulier : corps-rotule, corps-objet et corps technologique. Conçue d’après une idée de Florent Maubert, l’exposition s’intéressera tout d’abord aux articulations du corps, à l’image des Frères Lumière qui réalisent en 1895 Le squelette joyeux, film d’animation inspiré des danses macabres de la fin du Moyen-Âge.

Micha Laury, Two right hands, 2004-2005 © Adagp, Paris, 2020. – Photo : DR

Dans la vidéo Danse des bâtons, le scénographe Oskar Schlemmer prolonge les membres des danseurs pour mettre en évidence la charpente osseuse du corps. Et puisque ce dernier possède des articulations, on peut donc le désarticuler, remettre en question son organisation, voire le transformer à l’envi comme avec La poupée de Hans Bellmer. Le corps devient alors objet, comme dans les œuvres d’Esther Ferrer, Micha Laury, Anna et Bernhard Blume, entre autres artistes. Mais le corps a aussi ses limites, qu’elles soient internes ou spatiales, des contraintes que les artistes vont évidemment explorer, voire tenter de dépasser. Dans ses films Improvisation technologies, le chorégraphe William Forsythe donne à voir les formes géométriques que peut dessiner le corps en mouvement. Les sculptures de Senga Nengudi, composées de collants déformés par l’intervention de danseurs ou de performeurs, nous parlent des transformations du corps féminin. Ici la réflexion prend une dimension raciale et féministe. Les artistes réfléchissent donc au corps dans l’espace, que ce dernier soit physique – à l’image du mobilier urbain évoqué par Veit Stratmann – ou sociétal. Notons que dans le cas de Veit Stratmann, les déplacements du visiteur font partie intégrante de l’œuvre, et ce dernier est invité à utiliser les modules à la manière d’agrès de musculation.

Il faut dire que le public sera souvent incité à participer lors de cette première exposition consacrée à la danse. Ainsi La Ribot, avec son installation Walk the chair, convie le public à déplacer et manipuler une cinquantaine de chaises pliantes sur lesquelles sont gravées des citations. D’autres installations accueillent le visiteur, comme le Hammac de Gabrielle Conilh de Beyssac, ou encore le Siège bi-place de Christelle Familiari. L’exposition s’intéressera enfin au corps augmenté, nos corps confrontés aux nouvelles technologies, jusqu’au robot et au post-humain.

– Dominique Demangeot –

Dancing Machines, Besançon, Cité des Arts, Frac Franche-Comté, du 2 février au 26 avril
www.frac-franche-comte.fr/fr

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