ROMAN
Albin Michel
Parution le 1er octobre 2024
Après avoir débuté sa carrière d’auteur au ras du sol en nous présentant le monde fascinant des fourmis, Bernard Werber a pris de la hauteur avec sa Pentalogie du ciel autour du cycle des âmes. Aujourd’hui il est de retour en librairie et transporte une fois encore ses lecteurs dans les limbes de l’esprit et des vies antérieures.
Pas vraiment le temps, cependant, de s’extasier devant les mondes spirituels puisqu’à en croire la mère d’Eugénie Toledano, il reste cinq jours avant l’Apocalypse. La jeune étudiante apprend que ses parents ont la faculté de voyager dans leurs vies antérieures. Les lecteurs de Bernard Werber ne seront pas dépaysés avec ce nouveau roman où l’on retrouve d’anciens personnages, dont René qui figurait déjà dans La Boîte de Pandore et La Prophétie des abeilles. Eugénie découvre qu’elle possède les mêmes capacités et se retrouve projetée à différentes époques. Elle va rapidement apprendre qu’elle peut jouer un rôle clé dans la survenue (ou non) de la fin du monde. Les V.I.E. (Voyages Intérieurs Expérimentaux), Bernard Werber les dépeint comme une sorte de Google Earth spirituel permettant de parcourir le monde entier et les millénaires; en suivant le fil de ses vies antérieures.
La Valse des âmes nous fait donc voyager de la préhistoire à la Grèce de Pythagore, en passant par l’Égypte antique. « Nous ne serons pas informés par la politique ou la religion. Nous serons informés par la science », explique Raphaël Hertz, professeur d’Eugénie à l’université. Bernard Werber lui, préfère mêler littérature, spiritualité et science, même si cette dernière est une arme à double tranchant. L’IA s’invite aussi dans l’histoire, et l’auteur n’oublie pas d’inclure dans son dernier roman une part importante de notre monde contemporain, société en ébullition où les frontières politiques sont de plus en plus difficiles à distinguer. La Valse des âmes soulève d’ailleurs la question de la violence inhérente à l’espèce humaine, et la justification de cette dernière. Un roman dense, qui mêle aventure et quête spirituelle, et traite aussi de la manipulation de l’opinion (par les médias, les partis politiques), du libre-arbitre et de la fragilité de nos démocraties.
Marc Vincent