Alain Wodrascka – Orelsan, le Rimbaud du rap

BIOGRAPHIE

L’Archipel

Sortie le 22 avril 2021

L’Archipel publie la première biographie du rappeur français, Aurélien Contentin de son vrai nom. Sur son compte Instagram, en date du 29 juin 2019, on peut voir Orelsan poser dans son ancienne chambre dans la maison familiale de Caen. Il faut dire que ce natif d’Alençon comme Balavoine, est le fer de lance d’un rap chroniquant la province, s’éloignant des poncifs du hip-hop des cités parisiennes. Alain Wodrascka, auteur de nombreuses biographies dont Francis Cabrel et Véronique Sanson, s’intéresse pour la première fois à l’univers du rap et à celui d’Orelsan en particulier, dont l’expression « simple, basique » est presque entrée dans le langage courant.

Alain Wodrascka - Orelsan, Le Rimbaud du rap - L'Archipel - Chronique livre

La province, celle où l’on s’ennuie sec à l’adolescence, Orelsan en parlera beaucoup dans ses textes, diversifiant les sujets du rap. « Dans le monde d’Orelsan, situé à l’écart de la périphérie parisienne, on ne joue pas les caïds, mais on s’ennuie en soirée », écrit Alain Wodrascka. Ce fils de principal s’est forgé son propre style au fil des années, une carrière survenue un peu par hasard, que retrace l’auteur de cette biographie en s’abreuvant à de très nombreuses interviews et autres articles parus sur une douzaine d’années, s’entretenant aussi avec quelques proches d’Orelsan. De sa rencontre en 1999 avec Guillaume Tranchant, alias Gringe, avec qui il fondera le duo Casseurs Flowters à l’humour « souvent corrosif et politiquement incorrect », aux nombreuses autres collaborations (Maître Gims, Stromae…), Alain Wodrascka retrace une carrière encore récente mais couronnée jusqu’ici de succès, pour ce triple Victorisé de la Musique en 2018.

Une carrière qui a failli exploser en plein vol suite à quelques scandales, dont l’épisode « Sale pute », ces paroles particulièrement violentes envers les femmes qui n’ont pas plu à tout le monde. L’ouvrage nous interroge d’ailleurs sur la liberté d’expression, en particulier dans le domaine du rap. Comparant le rappeur normand au jeune Rimbaud, issu lui aussi de la province, monté à Paris pour son art, Alain Wodrascka suit Aurélien au fil de ses trois albums en solo et des collaborations, d’un premier opus très personnel, jusqu’à La fête est finie en 2017, gros succès qui semble clore un cycle. L’auteur explicite certains thèmes traités dans les textes, et analyse la musique derrière, évoquant notamment la place de Matthieu Le Carpentier, alias Skread, qui a su forger à Orelsan un écrin musical. La spécificité de l’artiste caennais ? Avoir apporté le rap ailleurs. « Cette voix n’était plus celle des cités, mais celle des pavillons de province. » D’ailleurs le film d’Orelsan, Comment c’est loin, dont il écrira le scénario en 2015, se déroule à Caen. Orelsan Le Rimbaud du rap est aussi l’occasion de mesurer la place centrale qu’à pris le rap aujourd’hui, et son assimilation à ce que l’on pourrait nommer la variété. Alors, « penseur et anarchiste » Orelsan ? Faites-vous votre propre opinion en écoutant ou réécoutant ses albums, l’ouvrage d’Alain Wodrascka à portée de main.

alain wodrascka, chronique livre, gringe, hip hop, orelsan le rimbaud du rap, skread

Powered by WordPress. Designed by Woo Themes

WordPress SEO fine-tune by Meta SEO Pack from Poradnik Webmastera