En novembre au Créa, on pourra découvrir ImPulls, dernière création en date de la compagnie Farfeloup. Théâtre tissé de matières (laineuses) et de gestes, d’objets également, qui n’a pas besoin de paroles pour évoquer notre rapport aux vêtements, et aux pulls en particulier.
Tout public à partir de 6 ans, la pièce traite en effet de ces compagnons du quotidien qui nous collent à la peau l’automne venu. Un vêtement chargé de toute une symbolique et qui devient, sous le regard et le geste artistiques de Farfeloup, “le Pull”. Sa matière est bien sûr au cœur de la pièce, “un outil de médiation, de métamorphose et de mémoire qui se chorégraphie, se danse et nous transforme”, explique le metteur en scène Guillaume Carrignon. Un objet à la fois social et économique, qui a aussi beaucoup à voir avec l’image que l’on souhaite renvoyer aux autres.
Une histoire d’identité, “objet de camouflage, une peau qui se met et s’enlève, un masque social”, observe encore la cie Farfeloup, et le pull comme un révélateur de divers aspects de la société : “la différence, l’indifférence, l’exclusion, le renfermement et le mal être.” Certes n’importe quel vêtement peut jouer ce rôle, mais le pull est fait d’une matière particulièrement malléable, l’habit parfait pour “plonger d’un monde quotidien et routinier à celui du chimérique et de l’étrange”, comme le promet encore la compagnie. La laine des pulls se transforme alors en créatures étranges devenant tour à tour l’incarnation de nos craintes et de nos désirs. Le pull rassure, vêtement chaud et confortable, mais il est aussi ambivalent, tel ce “désenchantement à voir muter cette pièce unique de notre enfance, chargée de sens et d’affectif, en une pièce manufacturée issue d’une industrie peu scrupuleuse.” Charge aux interprètes de lui donner “l’impulssion” nécessaire, entre théâtre et danse, pour exprimer ces sentiments contradictoires !
– Marc Vincent –
ImPulls, Kingersheim, Espace Tival, 16 novembre à 15h
crea-kingersheim.com