Il y a un temps pour tout, même pour dire au revoir. Jérôme Thomas et sa compagnie organisent en cette rentrée un temps fort (et unique) pour célébrer leur âge christique de 33 ans et tirer leur révérence, après plus d’une quarantaine d’œuvres diffusées en Europe ou ailleurs dans le monde.
Ce festival de cinq jours qui se tiendra au Cirque Lili principalement et aux alentours, conviera quelques complices de Jérôme Thomas. « J’aime investir aujourd’hui l’art comme un acte éphémère, un spectacle vivant », explique l’artiste jongleur, « vivant tel un organisme qui n’a pas vocation à se reproduire ou à se dupliquer. » Seule l’exposition éponyme, inaugurée le 12 septembre, se poursuivra jusqu’au 1er octobre chez les voisins d’Itinéraires Singuliers à L’Hostellerie. Conçue par Élodie Jarrier, elle est composée de photographies de Christophe Raynaud de Lage qui a suivi la troupe durant les 33 ans qui viennent de s’écouler. Les 13 et 14 septembre, on pourra aussi visionner des projections autour de quelques spectacles de Jérôme Thomas (un reportage et deux captations).
Why – Photo : Andrea Macchia
Mais le festival sera avant tout un grand moment de spectacle(s) vivant(s) et s’ouvrira le 10 septembre avec le Cirko Vertigo, dont Jérôme Thomas sera le futur directeur artistique de son école à Turin. Il y emmènera le Cirque Lili, démonté juste après la fin de TIME. « Un don de la compagnie pour l’école du cirque, pour les étudiants, la transmission, et pour l’art et la culture qui en a bien besoin en Italie aujourd’hui », précise Jérôme Thomas. Caterina Mochi Sismondi, invitée d’honneur, présentera Why, duo entre théâtre dansé, cirque contemporain et musique live autour de la figure de Grock, considéré comme l’un des derniers grands clowns. TIME va aussi mobiliser les amateurs ! Le parc du Centre Hospitalier La Chartreuse sera le théâtre, jeudi 11 et tout au long du week-end, de la restitution des ateliers de pratiques artistiques du projet Cirque à l’Hôpital portés par ARMO/Cie Jérôme Thomas (clown, danse et jonglage).
Assis – Photo : Christophe Raynaud de Lage
“Rêver et rien de plus”, pourrait être le credo des artistes (déjà pas si mal par les temps qui courent) et le vendredi 12 septembre, la cie Sens Dessus Dessous présentera justement Soñar y Nada Más, le jongleur Jive Faury évoluant dans l’univers du tango en compagnie de la danseuse Aurélie Galibourg. En deuxième partie, la cie Modo Grosso formera un autre duo, mêlant harpiste et jongleur de balles/manipulateur de cordes. C’est Jérôme Thomas qui conclura la soirée avec Assis, dernière création de sa compagnie durant laquelle le jongleur manipule ses “objets de toute une vie”, comme il le dit lui-même, sacs plastiques, grelots, gélatines… Objets variant selon les soirs, les humeurs et les improvisations, aux côtés du musicien Christian Maes.
Jérôme Thomas et ses artistes complices ont également préparé une soirée spéciale, samedi 13 septembre, qu’on nous annonce “sans tabous, sans auto-censure », et qui devrait également se jouer des contraintes de temps et de dramaturgies. L’improvisation devrait régner, pour illustrer “des extraits, des motifs, des souvenirs, des évocations, des adaptations, des interprétations, des variations de mon art”, comme le souligne encore Jérôme Thomas. Pour la dernière journée, dimanche 14 septembre, la cie L’Unijambiste présentera le bien nommé Time to tell (au gymnase du CH). Le temps est venu pour Martin Palisse (formé notamment par Jérôme Thomas) d’évoquer sa maladie tout en jonglant. Quant à Bertrand Binet et Lise Pauton, ils mêleront, au Maquis à 16h, musique et art de la contorsion, à l’occasion de cette unique représentation.
– Dominique Demangeot –
TIME, Dijon, Cirque Lili et autres lieux, du 10 au 14 septembre
Programme détaillé et billetterie : jerome-thomas.fr