Gorillaz – Song Machine, Season One : Strange Timez

ELECTRO HIP-HOP

Parlophone/Warner Music

Damon Albarn et le dessinateur Jamie Hewlett ont à nouveau sévi au sein de leur groupe virtuel, Gorillaz, avec un nouvel opus prenant une fois encore l’aspect d’une drôle de playlist protéiforme (traînant parfois en longueur), aux allures de célébration puisque Gorillaz fête en cette année 2020 ses vingt piges d’existence.

Gorillaz - Song Machine - Chronique album

Song Machine, Season One : Strange Timez est le septième album studio du duo Albarn/Hewlett, et Gorillaz s’est offert le luxe d’inviter quelques grands noms de la pop. On en avait eu des aperçus depuis janvier avec la publication de plusieurs titres sur internet, une tracklist haut perchée faisant intervenir des artistes aussi divers que Fatoumata Diawara, Peter Hook et Robert Smith. Un album conceptuel donc, une série musicale (mais inégale) composée de onze épisodes (et même dix-sept dans sa version deluxe). Connaissant l’intérêt de Gorillaz pour les beaux contenants, beaucoup devraient d’ailleurs se jeter sur cette dernière version. C’est en compagnie du leader de The Cure que Damon, ou plutôt son alter ego cartoonesque 2D, ouvre les hostilités avec Strange Timez, chanson titre expérimentale et contrastée, nimbée de brouillards électriques et électroniques.

Ailleurs, c’est sous une bannière funky qu’avance The Valley Of The Pagans en compagnie de Beck, et sous des atours disco que démarre Chalk Tablet Tower, en compagnie de la guitariste et chanteuse St. Vincent. Sans surprises, les couleurs électro et hip-hop sont majoritaires sur cette nouvelle galette, même si les ambiances sont variables. En bon archéologue de la musique, Gorillaz est même allé tirer des limbes le chanteur d’Imagination, Leee John (avec trois « e »), ayant besoin d’un titre soul (et moite), The Lost Chord. Avec Peter Hook, bassiste émérite de Joy Division et New Order, accompagné ici de la chanteuse Georgia, Gorilla nous ramène sans trop de surprises au début des années 80 avec ce petit bijou de new wave qu’est Aries. Le featuring d’Elton John (son double en dessin animé est splendide!) voit les parties de piano du chanteur à lunettes diluées dans une électro pop en roue libre, en compagnie du (trop) vocodé rappeur 6lack.

Si on se réjouissait de retrouver la trop rare Joan As Police Woman, sur Simplicity, on lui préférera pourtant l’album de reprises qu’elle a sorti cette année, plutôt que ce titre quelque peu décousu où les quelques paroles qu’elle chante ont bien du mal à parvenir jusqu’à nos oreilles… On aime aussi retrouver la frappe du batteur Tony Allen, disparu en avril dernier, sur How Far ? qui termine l’album, un titre mis en boîte à Londres juste avant le confinement en compagnie du rappeur (encore un) Skepta. Le reste des morceaux se perd malheureusement un peu dans des titres hip-hop (qui ont parfois des allures de démos) qui ne parviennent pas toujours à nous enthousiasmer, à l’image de ce Friday 13th sous oxygène avec Octavian, qui ne dure que 3 minutes 35 mais s’étire pourtant en longueur.

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