Chalon-sur-Saône – Festival TransDanses 2023

En novembre aussi, à l’Espace des Arts, on affronte les premiers frimats. Alors on danse ! Et surtout on regarde les artistes danser à l’occasion du temps fort TransDanses, un copieux programme de propositions chorégraphiques où l’on passera de l’Amazonie aux réalités virtuelles, des mondes à découvrir et des danses croisant d’autres disciplines : beatboxing, nouvelles technologies…

Age Of Content – Photo : Blandine Soulage

Le festival varie les focales, alternant entre mises en scènes monumentales (Age Of Content par (LA)HORDE / Ballet national de Marseille autour des univers virtuels contemporains) et le solo Pode Ser, interprété par Anna Tierney, exprimant les luttes internes au sein d’un individu. De Leïla Ka, venue de l’univers du hip-hop, on pourra également découvrir C’est toi qu’on adore, cette fois duo autour de l’exultation des corps et de « cette pulsion de vie qui nous tient debout ». Après l’exploration des figures androgynes dans la culture populaire espagnole, au son de la musique baroque de Nino Laisné (Romances inciertos, un autre Orlando), François Chaignaud sera de retour dans un tout autre univers cette fois, puisqu’il partagera la scène avec le beatboxer Aymeric Hainaux, les artistes ayant en commun le corps comme outil d’expression, pour produire du son ou du mouvement. « En associant à l’écriture chorégraphique la pratique vocale et musicale, je recherche un art plus total », explique le chorégraphe. Mirlitons explore les rythmes à sept temps, « des anomalies dans nos environnements occidentaux, orthonormés et binaires », les percussions des pieds au sol de François faisant écho ou se confrontant avec les bruits de bouche et de gorge d’Aymeric.

Festival TransDanses 2023Comme le théâtre, la danse peut être aussi friande d’hybridation avec les nouvelles technologies, à l’image de No Reality Now, Vincent Dupont ayant collaboré pour ce projet avec le designer interactif Charles Ayats. Sa pièce, le chorégraphe l’a souhaitée immersive, pour emporter le public dans un univers onirique et sombre inspiré de sa création Souffles de 2010. C’est donc l’image de la mort qui fait son retour ici, un souffle composé d’inspirations et d’expirations pour créer « une force d’attraction réciproque entre la réalité physique et la réalité virtuelle, pour inciter les spectateurs à aller et venir entre ces deux visions », selon Vincent Dupont. « La réalité virtuelle redistribue l’espace narratif. Le projet No reality now propose une nouvelle forme théâtrale, où l’immersion personnelle est collectivement partagée », ajoute le designer interactif. « Sous la forme d’un rituel funéraire, l’expérience propose de confondre le réel avec l’au-delà ».

Des réalités virtuelles, on passera à la nature avec Justine Berthillot, de retour à l’Espace des Arts avec On ne fait pas de pacte avec les bêtes. En compagnie de Mosi Espinoza, elle nous transporte en Amazonie. La forêt est devenue terrain de lutte, enjeu, un troisième personnage. « Dans l’élaboration de la scénographie avec James Brandily », expliquent les deux créatrices-interprètes à la croisée de la danse et du cirque, « nous nous racontons que le spectacle prend place aujourd’hui en Amazonie, là où en 1900 environ Fitzcarraldo aurait échoué à ériger son opéra. La pièce prend donc place pour nous sur des ruines, celles d’une folie esthétique, d’une époque (celle de l’exploitation du caoutchouc), et surtout d’une tentative européenne d’imposer son monde. »

– Paul Sobrin –

TransDanses, Chalon-sur-Saône, Espace des Arts, du 17 au 25 novembre
espace-des-arts.com

Retrouvez également On ne fait pas de pacte avec les bêtes aux Scènes du Jura (Théâtre de Lons-le-Saunier), les 7 et 8 décembre, et aux 2 Scènes (Théâtre Ledoux, Besançon), 12 et 13 décembre

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