Tony Allen – There Is No End

HIP-HOP/AFROBEAT

Blue Note/Universal Music

Sortie le 30 avril 2021

Le batteur nigérian nous a quittés le 30 avril 2020, et c’est un an plus tard, jour pour jour, que paraît There Is No End, un album que Tony avait envisagé comme un passage de témoin. En compagnie de douze jeunes rappeurs venus d’horizons divers, il s’éclate sur ses fûts et les accompagne, leur mettant un pied à l’étrier, promesse de jours meilleurs pour les musiciens. Noble manière de dire adieu à son public et ses collègues artistes.

Tony Allen - There Is No End - Blue Note - Chronique album

Son Afrobeat, qu’il a mis au point avec un autre illustre disparu, le chanteur et saxophoniste Fela Kuti, Tony Allen a passé sa carrière à le mêler à des influences diverses, du jazz au rock, pour faire très court, car il faudrait un livre pour approcher seulement la galaxie musicale édifiée par le batteur. Le titre de ce dernier opus, pour le moins symbolique, présente Tony Allen comme un musicien pris dans le grand cycle de la vie, passant le flambeau à toute une tripotée de jeunes artistes, des featurings à retrouver sur chaque morceau. Batterie impulsant un tempo martial sur Très magnifique (feat. Tsunami), percussions erratiques pour accompagner le flow de Nah Eeto sur Mau Mau, There Is No End ouvre des pistes musicales que ces jeunes rappeurs s’empresseront de suivre.

Évidemment l’Afrique est très présente sur cet ultime album du maître, à l’image du morceau Coonta Kinte, qui fait référence au personnage d’esclave dans le roman d’Alex Haley, Racines, le MC de Detroit Zelooperz proposant un mix détonant entre sonorités traditionnelles et hip-hop. On retrouve également sur There Is No End, entres autres invités, le poète nigérian Ben Okri (62 ans et fervent défenseur de l’identité africaine), en compagnie de Skepta sur le single Cosmosis, un premier extrait produit par Damon Albarn, qui avait invité le batteur sur son projet Gorillaz (le titre How Far) paru à l’automne 2020. Avec Sampa The Great, qui nous vient de Zambie, Allen élabore un hip-hop intégrant des influences allant de l’Afrique au jazz, en passant par l’électro, tandis qu’il replonge dans le rap old-school et abrasif en compagnie de Koreatown Oddity sur Rich Black. Ce dernier nous vient des États-Unis, et de Californie pour être plus précis. Dominique Purdy de son vrai nom, est un rappeur mais tout autant performeur, et nul doute que ce featuring avec Tony Allen fera connaître son travail, et celui des onze autres artistes conviés, à un public plus large. C’était bien là le souhait du mythique batteur.

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