Strasbourg – Stanislas Nordey présente la saison 2020-2021 du TNS

Le 12 juin, Stanislas Nordey présentait, lors d’un Live Facebook, la saison à venir au Théâtre National de Strasbourg, le directeur espérant pourtant ne plus jamais avoir à donner ce genre de présentation, qui le prive du contact direct avec le public ! Après une fin de saison annulée, le TNS annonce d’emblée, pour la saison prochaine, neuf créations complètes dans ses murs, sans compter les nombreux accueils et co-productions. Place importante faite aux autrices,  fil rouge autour de Racine… le directeur nous dit tout ! La billetterie ouvrira à partir du 1er juillet (en physique ou par internet), tandis que la brochure définitive sera disponible le 17 août. 

Stanislas Nordey lors de la présentation de saison en ligne du 12 juin au TNS

La saison débutera en septembre prochain sur trois nouvelles collaborations avec le festival Musica, dont Suite n°4, Joris Lacoste poursuivant son grand projet de L’Encyclopédie de la parole, autour des langues et des sonorités. Ni acteurs ni actrices ici mais un groupe de musiciens, qui évoquent pour nous le thème de l’archive et de la mémoire, à découvrir en septembre. Séverine Chavrier, qui avait présenté Les palmiers sauvages il y a deux ans à Strasbourg, mettra en scène Aria da Capo. De jeunes musiciens issus du conservatoire nous parlent de la vie d’un musicien classique de nos jours.

Laurent Sauvage dans Le père – Photo : Simon Gosselin

Comme toujours, Stanislas Nordey met un point d’honneur à valoriser les écritures contemporaines, et en particulier cette année, des textes d’autrices. « On est terriblement en retard », souligne le directeur du TNS, « à la Comédie Française, dans la Cour d’honneur à Avignon. Au TNS on a voulu affirmer une forme de volontarisme. Cette année nous passons commande à six autrices ». Julien Gosselin, artiste associé, a ainsi adapté un texte de Stéphanie Chaillou, pour une pièce intitulée Le père, qui nous présente un agriculteur aux abois face à la politique agricole commune. Pas de pièce chorale ici, mais un seul en scène avec Laurent Sauvage à découvrir en octobre.
Marie NDiaye, qui prête son image à la nouvelle brochure de saison, sera à nouveau autrice associée au TNS en 2020-2021. Deux de ses textes seront présentés, dont Berlin mon garçon, annulé cette saison suite à la crise sanitaire. Les répétitions avaient commencé juste avant le confinement, mais viennent de reprendre.  « Il y a une question derrière tout ça : comment aujourd’hui, une partie de notre jeunesse peut se déplacer à des endroits qu’on n’avait pas imaginés ». On découvre un couple de libraires à Chinon dont le fils de 18 ans disparaît à Berlin. La mère y part pour tenter de retrouver son fils, tandis que le père « s’enfonce dans un silence pesant qui le ronge, et même qui le tue » explique le directeur du TNS.

Citons encore l’autrice Debbie Tucker Green, révélation du théâtre britannique ces dernieres années, dont le texte Mauvaise sera présenté en novembre, l’histoire d’une famille noire rongée par un secret. Cette « langue percutante, contemporaine, musicale, directe, faite pour les acteurs », sera mise en scène par Sébastien Derrey. Quant à la performeuse et autrice Sonia Chiambretto, qui avait produit un questionnaire à l’occasion des 50 ans du TNS, elle présentera en janvier Superstructure, mis en scène par Hubert Colas, sur la jeunesse d’Algérie, revenant sur la guerre d’indépendance mais aussi la « décennie noire » de 1991 à 2002.

Romain Daroles dans Phèdre – Photo : Cloan Nguyen

Parallèlement à de nombreux textes d’aujourd’hui, la saison 2020-2021 présentera aussi quatre pièces autour de l’oeuvre de Racine, qui constituera une sorte de fil rouge. Mithridate en novembre, adaptée par Eric Vigner,  est l’histoire de ce roi qui prenait chaque jour une dose de poison pour y habituer son corps, et éviter un éventuel empoisonnement. On retrouvera notamment Stanislas Nordey et Thomas Jolly dans la distribution. Le metteur en scène allemand Frank Castorf viendra présenter son adaptation très libre de Bajazet au Théâtre du Maillon, « en considérant Le théâtre et La Peste » d’Antonin Artaud. Quant à Phèdre en décembre, elle gagnera un point d’exclamation, exercice de style autour de cette grande figure du théâtre classique, tour à tour conférence, « chant d’amour », pour revenir à l’alexandrin. « On a eu le coup de foudre à Avignon et on a eu envie de vous le présenter », a souligné Stanislas Nordey. Andromaque (à l’infini) sera également évoquée, là encore sous forme de variation, par trois interprètes se partageant les huit rôles, sous l’égide de Gwenaël Morin. A noter que ce spectacle sera présenté dans le cadre de L’Autre Saison. « Ce spectacle est interprété par des jeunes gens issus d’un programme qui nous est cher, Premier Acte, qui travaille depuis des années à mettre la France d’aujourd’hui sur nos plateaux de théâtre », a précisé Stanislay Nordey.

Voici donc pour une première ébauche d’une saison 2020-2021 particulièrement riche, et loin d’être exhaustive, du fait du nombre de pièces proposées, et dont les dates des différents spectacles seront affinées dans les prochains jours.

Ouverture de la billetterie : 1er juillet. Brochure papier disponible le 17 août. 
www.tns.fr

Stanislas Nordey, strasbourg, Théâtre National de Strasbourg, TNS

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