Strasbourg et Mulhouse – Parsifal à l’Opéra et à La Filature

Cet hiver, Richard Wagner s’invite à l’Opéra national du Rhin, à travers son dernier opéra, Parsifal, plongeant une fois encore dans une légende médiévale, s’inspirant cette fois d’une partie de la fameuse histoire du Graal. Créé au Festspielhaus de Bayreuth le 26 juillet 1882, Parsifal aborde les thèmes de la compassion et du combat contre les tentations qui nous entourent. Avec ses influences pour le moins foisonnantes, christianisme et récits médiévaux, philosophies de Schopenhauer et Nietzsche, bouddhisme, l’opéra entre aujourd’hui en résonance avec l’époque trouble qui est la nôtre.

Parsifal – Images de répétitions – Photo : Klara Beck

Après Le Pavillon d’or, présenté en 2018, le metteur en scène japonais Amon Miyamoto cheminera ici aux côtés de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg, dirigé par Marko Letonja. La seule œuvre que Wagner ait écrite spécialement pour le Festival de Bayreuth, est un récit initiatique, celui de Perceval s’engageant dans la forêt obscure pour devenir chevalier, puis dans le château du « Roi Pêcheur », où il assiste à la cérémonie du Graal. Une quête de soi durant laquelle le jeune héros va se découvrir. Perceval signifie d’ailleurs « celui qui traverse la vallée », et le personnage passe en effet de jeune homme naïf, vivant reclus dans une forêt avec sa mère, au preux Chevalier de la Table Ronde que l’on connaît. L’opéra Parsifal est aussi l’occasion de réfléchir à la place que tiennent les héros dans notre société actuelle – notamment incarnés, dans la culture populaire, par les « super-héros » de Marvel et DC Comics -. Un intérêt pour de personnages protecteurs, combattants du bien, que l’on peut mettre en parallèle avec les temps angoissants que nous vivons aujourd’hui, terrorismes et dangers environnementaux entre autres réjouissances.

Parsifal – Générale piano – Photo : Klara Beck

Perceval est certes un héros, mais un héros qui a échoué et qui, devant le Roi pêcheur blessé, gardien du Saint-Graal, ne posera finalement pas la question qui aurait pu permettre à ce dernier de guérir. Afin de racheter son erreur, Perceval aspire à retrouver le château du Graal. L’œuvre reste quant à elle une formidable source d’inspiration, sujette à de multiples interprétations, d’autant que le roman de Chrétien de Troyes est resté inachevé. Wagner s’est aussi inspiré de Parzival, roman en vers de l’Allemand Wolfram von Eschenbach, composé selon toute vraisemblance au XIIIe siècle et adapté de l’œuvre de Chrétien de Troyes. Chez Wagner, Perceval devient Parsifal, signifiant fou pur, tandis que la légende arthurienne côtoie ici des influences bouddhistes. Notons aussi la volonté de Parsifal d’aller au-delà de ses désirs, ou encore de faire sienne la souffrance du monde. Parsifal bénéficie d’un livret constitué par Wagner lui-même, comme il en a l’habitude, ici en vers libres. On retrouve les fameux leitmotivs chers au musicien, thèmes musicaux associés à des personnages mais aussi à des concepts, voire des objets.

– Marc Vincent –

Parsifal, Strasbourg, Opéra, du 26 janvier au 7 février, Mulhouse, La Filature, 21 et 23 février
www.operanationaldurhin.eu/fr

onr, opéra national du rhin, parsifal, richard wagner

Powered by WordPress. Designed by Woo Themes

WordPress SEO fine-tune by Meta SEO Pack from Poradnik Webmastera