Pearl Jam – Vault #5: Aladdin Theater, 11/30/93

C’est une tradition maintenant, chaque année le groupe de Seattle pioche dans son coffre à archives pour publier d’anciennes captations live, à l’image de ce que fait ce bon vieil oncle Neil Young. Alors que Marty et Doc  font un bon en 2015, Pearl Jam fait le chemin inverse, direction l’année 1993.

Chronique de Pearl Jam, Vault 5Petit retour au contexte de l’époque : nous sommes en 1993, ce que les journalistes ont appelé le mouvement grunge est en pleine explosion, Pearl Jam vient tout juste de sortir sa seconde production Vs., qui a la dure tâche de succéder à Ten. Et elle y arrivera sans encombre, devenant l’album le plus vendu du groupe mais surtout démontrera que le combo est autant à l’aise dans des titres hyper rentre-dedans que dans des ballades folk ou crépusculaires, et peut passer d’un titre hard rock à un morceau plus groovy. La différence se voit donc dans ce live enregistré à l’Aladdin Theater de Las Vegas où on trouve autant de titres issus de Ten que de Vs.. Pour ce qui est du premier album cité, Even Flow, Once, Alive les classiques font comme toujours le boulot, Deep moins souvent joué n’en demeure pas moins efficace. Plus loin dans le concert, Porch et Black gagnent déjà leurs lettres de noblesse et seront toujours autant présentes et touchantes 23 ans plus tard. Côté Five Against One, on découvre la différence de ton de ce nouvel album. Blood est une bombe rageuse où Vedder s’époumone à en perdre la voix. Rearviewmirror apporte une touche plus pop au répertoire, l’enchainement Go / Animal prend encore plus d’ampleur que dans son habillage studio, pourtant déjà bien fort en décibels.

C’est bien beau tout ça, mais qu’est-ce qui diffère de ce qu’on pourra trouver sur n’importe quel autre bootleg de PJ ? Et bien ce sont ces petites choses qui ne parleront certainement qu’aux fans absolus du groupe – et comme la vente du disque ne se fait que sur le site officiel de Pearl Jam, les fans sauront pourquoi il faut posséder ce bel objet sur son meuble en provenance d’un magasin d’ameublement suédois et dont les dimensions sont parfaites pour accueillir des vinyles. Mike McCready se fait par exemple plaisir en reprenant un riff de Tearing de Rollins Band à la fin de Leash.  La traditionnelle impro qui conclut Daughter voit Eddie Vedder reprendre les paroles de Across The Universe des Beatles. Et c’est aussi l’occasion d’entendre les premières performances live de titres de Vitalogy qui ne sortira que l’année suivante. Si Whipping est quasi terminée et maitrisée par le combo, c’est assez intéressant d’entendre Tremor Christ encore en pleine construction, notamment au niveau du chant.

Autre grand intérêt de cet Aladdin Theater, c’est que la première partie du show était assurée par Mudhoney, eux aussi en plein dans la vague grunge. C’est l’occasion alors pour Mark Arm et Steve Turner de rejoindre le groupe sur scène à la fin du concert et surtout Stone Gossard et Jeff Ament pour reformer Green River, soit l’un des pionniers de la scène de Seattle et première formation à signer chez Sub Pop. Ils jouent alors le classique du combo Swallow My Pride où l’on reconnait la décontraction et la voix nasillarde de Arm et le style caractéristique de la guitare de Turner qui définira le son de Mudhoney. Tout le monde conclut ensuite la soirée avec le titre punk et reprise des Dead Boys, Ain’t Nothing To Do.

Performance intéressante tant au niveau de la setlist, du contexte et des petits détails, ce live à l’Aladdin Theater s’inscrit dans la lignée des publications du Vault de Pearl Jam, et fera aisément le bonheur des fans.

– Florian Antunes Pires –

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