Opéra national du Rhin – Francesca Da Rimini et Mouton

Cet automne et cet hiver, l’Opéra national du Rhin propose une programmation lyrique contrastée, accueillant d’une part une nouvelle production mettant en lumière l’un des personnages de la Divine Comédie de Dante, avant d’inviter le jeune public à découvrir entre décembre et janvier, un intrépide mouton qui rêve de se faire un nom !

Francesca Da Rimini

Francesca Da Rimini – Photo : Klara Beck

C’est en 1914 que Riccardo Zandonai s’inspirait du destin tragique de Francesca Da Rimini pour créer son opéra éponyme. Cette œuvre mettait en musique le couple interdit que Francesca formait avec Paolo, une passion mise en scène aujourd’hui par Nicola Raab qui fait sa première apparition à l’Opéra national du Rhin. Dans la Divine Comédie, les amants maudits traversent le cinquième cercle de l’Enfer, celui de la luxure. Ils se trouvent en effet sous le coup de la vengeance des deux frères de Paolo qui n’acceptent pas cette relation adultère. Dans cet opéra en quatre actes à découvrir du 8 au 28 décembre à l’Opéra de Strasbourg, mais aussi les 6 et 8 janvier à La Filature de Mulhouse, sur un livret de Tito Ricordi qui s’inspirait de la pièce de Gabriele d’Annunzio, l’amour et la mort sont mêlés. Riccardo Zandonai et le librettiste se basaient ici sur une histoire vraie qui s’est déroulée en Italie au XIIIe siècle, et qui inspirera plusieurs auteurs et compositeurs au fil des siècles. Francesca est probablement assassinée aux alentours de 1285 par son mari, Giovanni Malatesta, lorsque ce dernier découvre qu’elle entretient une relation avec son frère Paolo. Ce qui va intéresser avant tout Dante, c’est la naissance de l’amour entre Paolo et Francesca, cette passion dévorante qui les mènera à leur perte.
Dans Francesca Da Rimini, la symphonie n’est jamais loin, et rappelle à bien des égards Wagner et Strauss, qui auront su quant à eux glorifier les amours mortelles d’un autre couple célèbre, et tout aussi maudit, Tristan et Isolde. La partition fait appel de temps à autres à des motifs médiévaux, l’instrumentarium accueillant ici un luth et une viola pomposa à cinq cordes, lorsque le chœur féminin intervient. L’expressionnisme, pour dépeindre les scènes de guerre, le dispute au lyrisme de la relation adultérine entre Francesca et Paolo.

Francesca Da Rimini

Francesca Da Rimini – Photo : Klara Beck

Mouton à l'Opéra national du Rhin

Mouton – Photo : C. Kalscheuer

Quant à Mouton, création française de Sophie Kassies, écrivaine, dramaturge et réalisatrice néerlandaise, il s’agit d’une pièce de théâtre musical pour le jeune public, qui présente des compositions de Purcell, Haendel et Monteverdi, créée le 30 janvier 2005 au Jeugdtheater Sonnevanck à Enschede aux Pays-Bas. Sur scène un comédien et une comédienne côtoient deux soprani, un clavecin et un violoncelle, pour un voyage musical du XVIIe au XVIIIe siècles, entre pièces instrumentales et vocales, profanes et sacrées. L’œuvre nous transporte dans une verte prairie où nous faisons connaissance avec un troupeau de moutons. C’est parmi eux que va se cacher le Prince Lorenzo, qui ne veut pas devenir roi. L’un des moutons l’aide et en retour, le prince lui demande son nom. Le laineux quadrupède répond simplement qu’il se nomme « mouton » comme ses congénères. « Mais enfin, tu es différent des autres moutons de ton troupeau car tu es mon ami », souligne le Prince. Le mouton part alors à l’aventure pour trouver son propre nom, celui qui le distinguera des autres dans le troupeau. La pièce évoque bien sûr la question de l’identité, de ce qui fait de chaque individu un être unique, au sein d’une communauté. « Nous voulons faire partie de quelque chose. D’une famille, d’un groupe, être avec d’autres gens qui apprécient les mêmes choses que nous », souligne Sophie Kassies. « Ce n’est pas tout : nous ne pouvons pas exister sans avoir d’autres gens autour de nous. Ceux qui sont complètement refermés sur eux-mêmes tombent malades et deviennent fous ».
La metteuse en scène crée pour le jeune mouton un chemin initiatique, qu’elle pave de musique, et pointe aussi du doigt la responsabilité que chacun peut prendre pour conduire sa vie. « Aujourd’hui, il ne va plus de soi que tu habiteras toujours là où tu es né. Il ne va plus de soi que tu feras le même métier que ton père et ton grand-père avant lui. […] Comme c’est à toi de prendre les grandes décisions concernant ta vie, tu es aussi responsable de leurs conséquences. Et elles sont imprévisibles ».

Mouton à l'Opéra national du Rhin

Mouton à l’Opéra national du Rhin – Photo : C. Kalscheuer

Francesca Da Rimini, Strasbourg – Opéra – ven. 8 décembre 20h, dim. 10 décembre 15h, jeu. 14 décembre 20h, mar. 19 décembre 20h, sam. 23 décembre 20h, jeu. 28 décembre 20h
Mulhouse – La Filature – sam. 6 janvier 20h, lun. 8 janvier 20h

Mouton, Colmar – Théâtre – me 20 décembre 14 h 30, ve 22 décembre 19h, Strasbourg – CMD – di 7 janvier 15h, me 10 janvier 14h30, je 11 janvier 19h, sa 13 janvier 19h, di 14 janvier 15h, me 17 janvier 14h30, Mulhouse – La Sinne – sa 27 janvier 19h, di 28 janvier 15h

www.operanationaldurhin.eu

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