Mulhouse/Strasbourg – Création de Gounouj

La cie Zimarèl est actuellement dans l’hexagone pour mettre les dernières touches à sa nouvelle création, que l’on pourra retrouver en première à La Filature de Mulhouse les 8 et 9 mars, dans le cadre de la Quinzaine de la Danse. Après un détour par Chaillot et le CNDC d’Angers, la compagnie guadeloupéenne reviendra en Alsace en avril pour présenter cette nouvelle création à Pôle Sud. Léo Lérus poursuit sa réflexion autour de l’environnement. Danser tant qu’il est encore temps.

Photo :

Léo Lérus, qui a notamment dansé pour Wayne McGregor et Ohad Naharin, a commencé à créer ses propres chorégraphies en 2010, mêlant la danse contemporaine à ses racines guadeloupéennes et la danse Gwo-ka en particulier (la première danse pratiquée par Léo Lérus). Les dangers que fait peser l’homme sur son île natale l’ont incité à évoquer la question environnementale dans ses créations. C’est le cas dans Gounouj, qui s’est notamment inspiré de la situation d’une partie littorale de la Guadeloupe appelée Gros Morne/ Grande-Anse (le morne est aux Antilles une hauteur de forme arrondie). « Une des caractéristiques descriptives de Gros Morne/ Grande-Anse est celle d’être à un stade climacique », explique le chorégraphe, « c’est-à-dire d’être un milieu où faune, flore, conditions atmosphériques notamment, sont à un point d’équilibre parfait. » Un équilibre mis à mal qui pousse à des sentiments contradictoires, entre « saudade », tristesse mêlée d’espoir et « bousyè », désignant l’état du crustacé en période de mue. Ces deux termes, respectivement portugais et créole, sont au cœur de la nouvelle création de la cie Zimarèl.

C’est cette vulnérabilité, et l’acceptation de cette dernière, qui peut mener vers une nouvelle étape, une renaissance plutôt que la fin. Cinq danseurs, mus par l’énergie née de « ces états polarisants », exploitent les forces d’équilibre/déséquilibre à l’œuvre dans la danse Gwo-ka. Rappelons que cette dernière était le moyen d’expression des esclaves au XVIIe siècle, une manière d’extérioriser leur mal-être et d’affirmer une identité, danser l’espoir de jours meilleurs. L’un des rythmes en particulier, le Léwoz, sonne le rassemblement festif du samedi soir. Léo Lérus a souhaité retrouver cet esprit, mais aussi les vibrations particulières de son île. « Le travail de création de lumière de Chloé Bouju jouera ainsi des nuances subtiles et progressives du coucher de soleil observées grâce à l’expérience in situ. » La composition sonore fera intervenir les bruits de la mer, les chants d’oiseaux et de « la symphonie des grenouilles » comme le dit encore le chorégraphe (Gounouj désigne la grenouille en Guadeloupe). Léo Lérus avait préparé une première version in-situ à Gros Morne/Grande-Anse, pour s’inspirer du lieu, avant de proposer cette version scénique, passant de trois à cinq interprètes.

Consulter notre article général sur la Quinzaine de la Danse

Dominique Demangeot

Gounouj, Mulhouse, La Filature (Quinzaine de la Danse), 8 mars à 19h, 9 mars à 18h
https://www.lafilature.org/programme/scene-nationale-programme/gounouj
Strasbourg, Pôle Sud, 16 et 17 avril à 20h30
https://www.pole-sud.fr/projects/leo-lerus-gounouj-23-24/?pr=46230&gr=1&post=projects&sa=1621

alsace, bas rhin, cie zimarèle, danse, environnement, gounouj, haut-rhin, la filature, léo lérus, mulhouse, nature, pôle sud, quinzaine de la danse, strasbourg

Powered by WordPress. Designed by Woo Themes

WordPress SEO fine-tune by Meta SEO Pack from Poradnik Webmastera