Montbéliard – La danse pour sourire et s’ouvrir à l’autre avec MA scène nationale

Des assonances et des allitérations qui promettent de beaux moments. Sourire à l’autre, s’ouvrir à l’autre est un projet de danse, initié par MA scène nationale et mené avec une soixantaine d’élèves de CE1 des écoles Boulloche et des Fossés à Montbéliard. À l’issue de plusieurs ateliers dirigés par Salia Sanou accompagné du percussionniste Kalifa Hema, les jeunes danseurs offriront au public une chorégraphie d’un quart d’heure, le 4 mai sur l’esplanade du nouveau conservatoire à Montbéliard dans le cadre de la programmation PMA Capitale Française de la Culture 2024, puis le 25 juin lors du passage du relais de la Flamme Olympique dans la Cité des Princes.

Pour en découvrir plus sur l’univers de Salia Sanou, les élèves ont également assisté, dans leurs écoles, à son spectacle Papa Tambour, et se sont rendu dans plusieurs lieux culturels de Montbéliard dont le Théâtre de MA scène nationale. Salia Sanou, danseur chorégraphe de la compagnie Mouvements Perpétuels, basée à Montpellier, est également initiateur (avec Seydou Boro) du Centre de développement chorégraphique La Termitière à Ouagadougou. Il s’est confié à Diversions sur son projet participatif à Montbéliard.

La danse tient une place centrale dans la société africaine…
Oui je viens d’une culture où la danse est omniprésente dans le quotidien, toutes les occasions de la vie : les rituels, le baptême, le mariage, les funérailles… On danse pour célébrer, on danse pour se réconcilier, pour s’élever, pour exister et quand je suis arrivé en France, j’ai constaté qu’avec la danse dans les conservatoires, la danse où on apprend un métier, la danse où on s’exprime aussi, il y a des similitudes mais aussi des différences.

Quelle est la teneur de votre projet Sourire à l’autre, s’ouvrir à l’autre ?
MA scène nationale m’a invité depuis deux, trois ans, je viens présenter mon spectacle, animer des ateliers avec des amateurs et pour moi c’est important ce lien avec le public. C’est dans cette vision d’être vraiment connecté avec un territoire que ce projet est né, par le spectacle que j’ai présenté, Papa Tambour, projet qui questionnait la relation avec l’autre et qui s’appuyait sur les trois mots inscrits devant toutes les écoles de la République : Liberté, égalité, fraternité. Papa Tambour c’est le messager qui vient donner des bonnes nouvelles, un prétexte pour questionner le vivre ensemble et c’est dans cette continuité que ces ateliers se poursuivent.

Comment se déroulent-ils ?
Ce sont des ateliers participatifs avec les jeunes, une soixantaine d’enfants qui participent à cet atelier, qui questionne comment on se parle, comment on se regarde, comment on s’écoute. Les enfants pour ça c’est très intéressant, l’enfance avec cette jouissance. Nous travaillons sur le mouvement, l’espace et aussi les mots, la parole. Tout à l’heure Lazare va aussi donner son atelier en s’appuyant sur une tradition orale de chez nous, qui est quelque part perdue en Europe. Cela permet de construire l’imaginaire de l’enfant. On va finaliser tout ça par un spectacle. Les enfants vont donner le spectacle, inviter la famille pour partager ce moment de danse et surtout un moment de ré-enchantement, de convivialité.

Rencontre avec Lazare Minoungou

Lazare pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
Je suis un comédien, acteur de cinéma, conteur et je viens du Burkina Faso, issu d’une formation du Théâtre de la Fraternité. C’est là-bas qu’on apprend tous les rudiments du métier en tant que jeune acteur. Le conte aussi on l’apprend sur place, parce que Jean-Pierre Guingane avait eu l’intelligence non seulement de faire des spectacles de théâtre, mais aussi de créer un espace pour essayer de faire revivre ce que nous avons vécu par le passé, ce qu’on appelle « Les contes au clair de lune », des spectacles de contes qu’on donne aux enfants après la saison pluvieuse. Pendant la saison sèche il y a tout un moment où on racontait des histoires, des périodes où il n’y avait pas d’école. Les contes étaient une sorte d’institution, une sorte d’école pour donner des conseils, une éducation aux enfants. On a été la dernière génération à pouvoir bénéficier de cette forme d’éducation par le conte. Nous avons trouvé nécessaire d’assurer la transmission.

Lazare Minoungou – Photo : Diversions

Le conte a-t-il encore sa place aujourd’hui auprès des enfants ?
Aujourd’hui avec les smartphones, on n’a plus d’attaches avec la parole, avec l’imaginaire ! Moi je trouve que le conte est un outil d’éveil pour les enfants, un outil d’éducation, de formation : l’art de prendre la parole, de s’exprimer, se libérer… J’assure beaucoup d’ateliers de création de contes avec les enfants : on dessine des masques d’animaux, et ça participe aussi avec l’écriture… toute une création. Ce sont les enfants qui sont les créateurs collectifs et responsables d’une histoire qu’on crée. C’est un peu ce que nous essayons de faire ici.

Propos recueillis par Diversions

Sourire à l’autre, s’ouvrir à l’autre, esplanade du Conservatoire, Montbéliard, 4 mai à 14h30, puis le 25 juin à l’occasion du passage du relais de la Flamme Olympique à Montbéliard
Plus d’informations : www.mascenenationale.eu/sourire-lautre-souvrir-lautre

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