> Article publié à l’origine dans le numéro de mars 2015 du journal Diversions : à consulter ici
ROCK
Troll’s Production
Non, Monsieur Pink n’est pas un split inattendu entre les Francs-Comtois de Monsieur Z et la chanteuse à la voix éraillée Pink. Le titre du premier album de Monsieur Pink sonnerait plutôt comme un credo. Road is Home. La route est notre maison. Entendez par là les tournées, les concerts, les ambiances électriques des salles de spectacle où s’est forgé le son des Jurassiens.
Monsieur Pink est composé principalement de transfuges du fameux Washing Machine Cie, formation blues and roll émanée du dynamique label Troll’s Production. On retrouve d’ailleurs quelques notes blues sur ce premier album, comme sur la chanson titre qui ouvre les festivités ainsi que sur le tanguant Hello. Leur voix, les musiciens de Monsieur Pink sont allés la chercher en Irlande, Kevin chantant les textes anglophones du groupe.
Quant à la musique, elle est donc rock indéniablement, un rock tel qu’on pouvait en tricoter dans les années 90, un rock versatile, tantôt frappé du sceau de la pop – Breeze, Get Together, Spark (In The Dark) -, tantôt plus graisseux – le final grandiose d’I Am A Stone -. Mais la hargne n’interdit pas la finesse parfois. Ainsi l’on trouve sur le pourtant musclé Back On The Ground des moments plus planants, tandis que Golden Child, premier single, investit une veine davantage acoustique, parcouru d’une slide claire et entêtante. Mais Monsieur Pink sait aussi de temps à autres se la jouer plus pépère comme sur Doors Keep Closing avec sa basse d’intro très groovy – niveau groove, No Reason n’est pas mal non plus -. You Won’t Forget ménage des contrastes forts entre un couplet presque évanescent, et deux couplets plus étriqués, en roue libre, pour pogoter dans les concerts. Avec ce grand milk shake musical, Monsieur Pink oxygène le rock et c’est tant mieux !
– Dominique Demangeot –