Little Simz – Sometimes I Might Be Introvert

HIP HOP SOUL

AWAL/PIAS

De Londres, Simbiatu Ajikawo, alias Little Simz, nous envoie son nouvel opus, quatrième disque à peu près tout sauf introverti, aux influences diverses et magistralement assimilées.

Little Simz - Sometimes I Might Be Introvert - Chronique du disque par le magazine Diversions

Le premier morceau rappellera d’ailleurs davantage l’ambiance martiale d’un morceau comme Tallac par Booba, que la musique d’une artiste timide et effacée. Introvert avance une furieuse production à grands coups de chœurs et de sections de cordes. Des cordes, mijotées par Rosie Danvers (Jay Z) qui accompagnent l’artiste tout au long de ce morceau de classic hip-hop. Il faut dire que Simbi Ajikawo (l’abréviation de son prénom sert d’acronyme pour Sometimes I Might Be Introvert) n’a pas l’air d’être venue pour faire de la figuration. Woman, en compagnie de la jeune chanteuse Cleo Sol, est un petit bijou teinté de soul, servi par le flow à la fois décomplexé et chirurgical de la rappeuse. La funk eighties, pleine de boîtes à rythme de Protect My Energy prouve encore que l’artiste revient pour en découdre avec les clichés : « J’aime être seule, économiser mon énergie», chante Little Simz qui plaide ici pour son indépendance. Le pays d’où est originaire sa mère, le Nigéria, Simbi l’évoque dans Point And Kill, Afrobeat jouissif où elle invite le Londonien d’origine nigériane Obongjayar. Fear No Man accoste lui aussi en terres africaines.

La jeune artiste de 27 ans n’a pas lésiné sur les moyens avec ce nouvel album, comme on peut l’entendre sur le sémillant Standing Ovation (les cordes reviennent, avec en sus un groove soul seventies très présent). Hormis ses chœurs d’enfants sur les refrains, Little Q, Part 2 est plus sobre, Speed et Rollin Stone sonnent davantage abrupts et américains, et la palette musicale s’enrichit encore avec le R’n’B et le gospel de How Did You Get Here. Un titre qui nous rappelle que Little Simz a été adoubée par Lauryn Hill qui l’a emportée avec elle en tournée. Kendrick Lamar ne tarit pas d’éloges sur elle non plus. Entre deux interludes parfois perchés et assurés par Emma Corrin, qui interprète Lady Di dans la série The Crown, les morceaux s’enchaînent et dessinent un hip-hop pétri d’influences, traitant de thèmes contemporains (violence, racisme, féminité), poli en compagnie d’Inflo, producteur notamment de Michael Kiwanuka.

Manu Gilles

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