Besançon – Le KnAM Théâtre au CDN de Besançon

Au CDN à Besançon, le début du mois de novembre sera consacré au KnAM Théâtre, compagnie russe exilée en France qui a ses racines dans l’Extrême-Orient russe, dans la ville de Komsomolsk-sur-L’amour où la troupe était installée depuis 1985. Il présentera tout d’abord Le Bonheur les 6 et 7 novembre, puis Nous ne sommes plus… du 8 au 10 novembre. Deux rendez-vous pour évoquer la Russie contemporaine et l’exil.

On avait pu découvrir Le Bonheur en 2021 au CDN. C’était quelques mois avant l’invasion russe en Ukraine, que le public contemplait ce théâtre engagé, dissident peut-on même dire, théâtre documentaire également qui met en perspective passé et présent, basé sur des témoignages et des archives sonores, photos et vidéos. Peut-on trouver le bonheur dans une société qui part en lambeaux ? Le rêve collectif de l’Union soviétique, resté certes une utopie, a laissé place à un individualisme forcené, avec un peuple de plus en plus éloigné des ors du pouvoir et des oligarques. Dans Le Bonheur, des voix d’un autre temps croisent celles d’aujourd’hui, des sons recueillis par le KnAM Théâtre pour traquer le bonheur dans une Russie moderne où règne violence et appât du gain.

Nous ne sommes plus… Photo : Julie Cherki

Le statut de réfugiés de ses membres a inspiré leur dernière création à découvrir au CDN. Nous ne sommes plus… évoque donc l’exil, un théâtre né là encore des témoignages des comédiens et comédiennes mais aussi de celles et ceux restés en Russie, sans oublier leur entourage français. La trame de Nous ne sommes plus… est tissée de souvenirs, d’objets de là-bas comme cette marionnette d’ours donnée à Dmitrii par sa grand-mère, ou cette photo de la mère de Liudmila. Témoignages, images et textes divers composent la matière de la pièce. L’occasion pour la metteuse en scène et autrice Tatiana Frolova d’explorer les thèmes de la trace, au sens de mémoire, ou encore ce que cela signifie d’être Russe en 2023. La pièce nous entretient d’un monde « au bord du gouffre et de la rupture entre les époques », explique Tatiana. Confrontée à la guerre, celle à laquelle on assiste désormais sur nos écrans de téléphones portables, la compagnie, adepte d’un théâtre artisanal, explore les ruines consécutives au conflit. « Le 24 février, notre théâtre en Russie, où nous avions travaillé pendant  37 ans, s’est transformé en un espace sans vie. Nous sommes partis. Nous n’avons plus de pays. Nous sommes ici », ajoute la metteuse en scène.

À retrouver au Centre Dramatique National Besançon Franche-Comté, Le bonheur, 6 et 7 novembre, Nous ne sommes plus…, du 8 au 10 novembre
www.cdn-besancon.fr

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