Belfort – Nouvelle saison et nouveau cycle au Granit

Cette saison 2019-2020 sera quelque peu spéciale pour la Scène nationale de Belfort, après l’arrêt du processus de fusion entre le Granit et MA, Scène nationale du Pays de Montbéliard. En attendant la nomination d’un nouveau directeur ou d’une nouvelle directrice en 2020, c’est l’équipe du théâtre belfortain qui s’est mobilisée afin de monter la saison qui débutera comme le veut la coutume, en septembre avec un concert dans le cadre du Festival de Musique Besançon Franche-Comté.

Si les premières notes résonneront le 13 septembre à 20h à la Maison du Peuple, en compagnie du pianiste Simon Ghraichy et de l’orchestre allemand Württembergische Philharmonie de Reutlingen, le public plongera ensuite avec bonheur dans le non-sens institué au rang d’art d’Alfred Jarry avec son fameux Ubu. Il s’agira ici d’Ubu sur la butte, pièce peu connue de Jarry, créée à l’origine pour marionnettes, qu’Olivier Martin-Salvan nous proposera de découvrir. Cruauté et rire, voici le programme de ce spectacle comme nous le confie le comédien. « Ce personnage légendaire d’Ubu apparait ici encore plus brut que dans l’original », explique ce dernier. « Sa violence sans limite, son avidité, son attachement au pouvoir, son outrance se déploient devant nous et nous questionne irrémédiablement par le rire ».
Il y aura bien d’autres occasions de se réjouir cette saison, l’équipe du Granit ayant souhaité revenir au théâtre tel qu’on le pratique depuis bien longtemps à Belfort, en conviant régulièrement des compagnies à venir créer leurs pièces sur le plateau. La Scène nationale de Belfort renforce donc cette saison ses apports en coproduction et soutient plus que jamais les compagnies. Les écritures contemporaines seront notamment mises en avant à l’image du travail de Pascal Rambert qui viendra présenter le 10 octobre Le début de l’A. (lecture) suivi de Reconstitution, deux variations sur le sentiment amoureux. La jeune auteure et metteure en scène Pauline Bureau proposera en janvier Féminines, autour de l’épopée – véridique – d’une équipe de football féminine qui remporta la Coupe du monde en 1978. Une autre manière pour Pauline Bureau de nous faire connaitre des destins de femmes. En avril, Fanny de Chaillé s’intéressera à la construction de l’individu en mettant en scène un texte de Pierre Alferi, dans Les grands. D’autres pièces s’attacheront à revisiter quelques standards de la scène, à l’image d’un étonnant Tchekhov dans la ville, le collectif In Vitro s’invitant dans divers lieux de la Cité du Lion pour cette version fragmentée des Trois Sœurs, à découvrir – et suivre à la trace – le 12 octobre. Brecht, Molière, Virgile, Feydeau seront aussi de la partie, histoire d’apprécier l’éclectisme du programme cette saison !

Féminines mis en scène par Pauline Bureau le 14 janvier – Photo : La Part des Anges

En matière de musique, les partitions glisseront bien sûr du côté du jazz avec des artistes comme Hugh Coltman, qui a plongé pour son dernier album dans les traditions de Nouvelle-Orléans, à découvrir le 27 septembre. En novembre on retrouvera le festival Be Bop Or Be Dead pour une cinquième édition qui conviera notamment à Belfort le pianiste cubain Roberto Fonseca ainsi que la chanteuse coréenne Youn Sun Nah. Du côté de la chanson, Thomas Fersen passera par Belfort le 7 février prochain pour présenter les titres de son nouvel album qui sort en septembre, C’est tout ce qu’il me reste. On voyagera également en musique, avec la chanteuse marocaine Oum en février, ou encore au Mali avec Salif Keita en mai.

La saison chorégraphique débutera le 5 novembre sur un spectacle familial, Sens par la compagnie Arcosm, autour des souvenirs que l’on peut garder de son enfance. La danse ira également lorgner du côté du hip-hop le 15 novembre avec Vertikal de Mourad Merzouki, tandis que le lendemain, c’est Tatiana Julien qui présentera, à VIADANSE, Soulèvement, solo se nourrissant de l’ère moderne hyperconnectée, pleine de bruit et de fureur. Qu’il s’agisse de partir en quête de ses origines avec le très intime Ce que le jour doit à la nuit d’Hervé Koubi fin janvier, ou encore de dénoncer les sociétés patriarcales avec Saison sèche de Phia Ménard en mars, la danse montrera différents visages cette saison à la Scène nationale de Belfort.

La galerie du Granit reprend elle aussi du service, et vous donne rendez-vous dès le 14 septembre pour une première exposition proposée par le collectif Montagne Froide, exposition, baptisée Le moindre geste, qui interroge l’art, notamment à travers la performance, encore appelée art action.

– Dominique Demangeot –

www.legranit.org

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