Belfort et Jura suisse – Territoires Dansés en Commun de retour pour un deuxième volet en 2020

Les 22 et 23 novembre derniers, VIADANSE et l’AICC (Association Interjurassienne des Centres Culturels) inauguraient le nouveau cycle transfrontalier de formation et d’ateliers de Territoires Dansés en Commun, projet triennal dont Diversions vous avait parlé la saison dernière. L’objectif demeure inchangé: proposer à des professionnels de la danse, de l’enseignement ou de structures socio-éducatives, de devenir des référents danse afin d’enseigner à des publics divers. L’une des originalités du processus est que cette formation s’accompagne, durant l’année, de projets portés conjointement par un.e artiste professionnel.le et un.e professionnel.le, donnant lieu à des restitutions en mai.

Deuxième année donc pour TDC, projet au long cours entre France et Suisse. À Moutier en novembre dernier, VIADANSE et l’AICC avaient convié la chorégraphe Tabea Martin ainsi que sa médiatrice Dominique Cardito, en vue d’un atelier mené autour de la pièce Forever. Dans un premier temps, Tabea, Dominique et les participants de TDC ont évoqué la pièce, et notamment sa dimension pédagogique. Le spectacle, pour tous publics, fait une belle place à l’enfance, même si son sujet, la mort, ne semble pas des plus réjouissants à première vue ! Tabea Martin a monté la pièce en rencontrant de jeunes élèves, qu’elle a interviewés au sujet de la vie et de la mort, menant par ailleurs des ateliers auprès d’eux. La notion d’immortalité étant aussi évoquée, les dieux anciens, les créatures fantastiques ont également fait partie de la discussion avec les enfants.

Tabea Martin et les stagiaires TDC à Moutier en novembre dernier

Tabea Martin et les stagiaires TDC à Moutier en novembre dernier – Photo : Caroline Vo Minh

Durant cette journée du 23 novembre, Tabea et Dominique ont également proposé des exercices. Même l’échauffement a été mené « de la manière qu’on le fait avec les enfants », a expliqué Tabea, « pour que vous puissiez aussi apprendre comment on fait ça ». Les réactions des jeunes spectateurs ayant vu la pièce ont été évoquées. « Pour les enfants qui ont participé aux ateliers, contribuer au développement de la pièce a été une expérience très riche », explique Dominique Cardito, « car Tabea a utilisé des idées qu’ils avaient ». Des relations personnelles avec les danseurs sur scène ont été également nouées, participant à une meilleure compréhension de la pièce.

Photo : Caroline Vo Minh

À Moutier, les participants ont d’abord donné leurs impressions sur la pièce vue la veille, remarquant notamment les rires qui ont résonné souvent dans le jeune public lors de la projection, en dépit du sujet quelque peu sombre. « La première réponse qui est sortie, c’est que c’était vraiment drôle ! », a souligné une des participantes au stage. « Il y avait des effets pour tous les sens », a poursuivi Johanna Mandonnet, danseuse prenant part à TDC. « Un ballon qui explose, tous les sons, ça m’a éveillé les papilles… Plein de textures qui font qu’on reste éveillé, qu’on n’a peut-être pas besoin d’être un enfant pour réagir à tout ça ». Scénographie, musique, costumes, inspirations, émotions sans oublier l’intensité de l’action dans Forever, ont été abordés. « Avec les enfants on a expérimenté beaucoup de choses. Quand ils font quelque chose, ils y croient à cent pour cent », a souligné Tabea. « Je trouve que les gestes sont très aboutis. On sent qu’il y a tout un travail de danseur derrière », a remarqué une autre participante. « Je trouve que pour moi ou pour le public qui n’est pas danseur, c’est inspirant. C’est une autre manière de s’exprimer ».

Dominique Cardito a souligné la grande ouverture des enfants sur ce thème, même si les réactions peuvent varier selon les expériences de chacun. Dominique Vernet, conseillère pédagogique départementale, a ajouté que la réception des enfants suisses et français est peut-être différente, en raison de l’actualité (les attentats récents dans l’hexagone), rappelant que l’expérience TDC vaut justement aussi pour ces différences, culturelles, ou en lien avec l’actualité, des deux côtés de la frontière. « J’ai une grande confiance envers les enfants et je ne pense pas qu’il faille avoir peur de les confronter à des sujets qui sont difficiles pour nous », a ajouté Tabea. Lors de cette séance – durant laquelle les participants ont également dansé ! -, des conseils pour aborder un projet avec une classe ont été aussi prodigués: étapes à aborder, thématique, prise de conscience de son propre corps… des outils qui pourront être mis à profit lors des ateliers donnés durant l’année.

– Dominique Demangeot –

www.viadanse.com

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