Arman Méliès – Laurel Canyon

POP ROCK

Royal Bourbon / Bellevue Music

En faisant référence au quartier mythique qui a abrité la crème du folk rock de Los Angeles à la fin des années 60 (Crosby, Stills, Nash and Young, Joni Mitchell, The Doors et quelques glorieux autres), Arman Méliès clôt sa brillante trilogie américaine. Les instrumentaux Roden Crater et Basquiat’s Black Kingdom nous plongeaient déjà dans les affres de la création artistique, au-dessus d’un volcan ou en plein New York. Place ici « au paradis peuplé de loups » californien avec toujours en ligne de mire une réflexion sur la condition d’artiste. 

Arman Méliès - Laurel Canyon - Royal Bourbon - Bellevue Music - Chronique album

C’est sur une autre indication géographique, Avalon, que débute le disque. « Nous voulons la vie en mieux », chante Méliès, évoquant les utopies de la fin des années 60. Cette « légion de mendiants couverts d’or », cherchant « un frisson », ces Météores qu’il chante si bien avec son complice Hubert-Félix Thiéfaine parcourent tout le disque.

Sur ce nouvel album, la voix s’échappe parfois, et davantage qu’à l’accoutumé comme sur la chanson titre, et s’il faut trouver un écho qui résonne dans ce canyon mythique, ce serait plutôt dans la fin de l’utopie, sonnée par la secte satanique de Charles Manson et le meurtre d’Altamont. Les héros évoqués dans le disque, à l’image de Jim Morrisson, n’ont pas tous survécu à l’époque (le fameux « Club des 27 »). L’album brosse aussi quelques portraits, la plupart du temps imaginaires mais inspirés des destins de Laurel Canyon, Modesta qui voulait « vivre à hauteur de ses rêves », quoi qu’il en coûte. On retrouve aussi la poétesse Emily Dickinson sur Vise Le Cœur, l’auditeur quittant le sol californien pour le Nord-Est des États-Unis et ses paysages pastels.

Et si l’on entend parfois des couleurs folk rock – le banjo de La Soif -, Laurel Canyon n’est en rien une copie des musiques de cette légendaire fin des années 60. C’est bien, d’abord, l’écriture aisément reconnaissable d’Arman Méliès que l’on retrouve sur ce nouvel album, une folk racée, tour à tour lyrique et en contre-jour. Aux claviers d’Arman répondent les cordes de Pauline Denize, qui soulignent les admirables arrangements du musicien en particulier sur la chanson titre, Laurel Canyon qui illustre la dimension mythique du lieu : « La vie est trop courte pour qu’elle soit petite ». Le complice Adrien Soleiman est également venu poser son saxophone sur plusieurs morceaux. Au détour d’Amor Drive cependant, route voisine du quartier de Laurel Canyon, c’est un brouillard électronique (le fameux smog de Los Angeles ?) qui nous accueille. Mais Arman Méliès apprécie avant tout les grands espaces, et sait les déployer à travers une musique électrisée et électrisante.

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