Si parmi les 800 personnes présentes beaucoup étaient là en fans, tout le monde a été époustouflé par l’orchestration sans instruments des acolytes d’Abou (Abou Fatha Seck aka Faada Freddy). Pour le plus, le surprenant « bassiste » qu’il fallait voir pour comprendre que même lui mettait du corps aux chœurs. Des passages étaient a cappella, à commencer par l’entrée en matière où Faada Freddy est enveloppé d’une lumière bleue, sa silhouette esquissant alors le costume de gentleman qu’il portera (chapeau compris) toute la soirée. C’est certain, son ramage se rapporte à son plumage, et sa prestance à sa maestria vocale.Ainsi, la part de cette autre « famille » que Daara J, était le socle d’un concert accessoirement minimaliste…mais accessoirement seulement. Des micros, quelques effets légers pour donner du corps aux corps qui serviraient de percussions. Et ne dérogeons pas aux mantras vantant la musique de Faada Freddy. Lesquels assurent que le chanteur fait de la soul mâtinée de gospel, « avant tout organique ». La performance à La Rodia l’a effectivement démontré. Mais l’artiste a tout de même fait un clin d’œil aux profondeurs de l’Afrique vers la fin du concert avec le morceau Mama Africa qui a emporté la foule dans un sursaut tribal. Il s’est cependant bien agi d’une soirée de chair et d’os car, comme l’a dit Faada Freddy dans un intermède : « On n’est pas des code barres, on n’est pas des numéros ! ». L’essentiel des thèmes proposés impulsait la liberté ou, à plusieurs reprises, exhortait à la paix. Si Daara J a été formateur en lyrics de rap pour Abou, l’artiste intègre des flows hip-hop dans des morceaux personnels. À La Rodia on a même eu droit à un magnifique élan de fast style sur des couplets. Le concert a d’ailleurs pris un tournant rythmique après Little Black Sandals (de l’album Gospel Journey) où toute la dernière partie s’est déroulée dans une énergie effrénée avec un public dansant.


