Pixies – Doggerel

POP ROCK

BMG

Black Francis et ses acolytes reviennent dans nos bacs et nos playlists avec un huitième album qui ne fera pas mentir leur réputation de groupe culte. Les nineties sont bel et bien derrière eux mais les Pixies n’ont rien perdu de leur verve.

Pixies - Doggrel - Chronique album dans le magazine DiversionsDoggerel est un opus qui, en effet, n’a pas à rougir face aux albums glorieux parus il y a… plus de trente ans, à l’image de Doolittle (1989) et qui nous conforte dans l’idée que les Bostoniens ont bien fait de se reformer il y aura bientôt vingt ans. Exceptés quelques morceaux en mode plus introspectif (Who’s More Sorry Now et You’re Such A Sadducee), Doggerel privilégie les tempos soutenus même si l’on ne trouvera pas ici les élans punk des premiers disques. Enregistré dans le confort feutré du studio Guilford Sound dans le Vermont (qui se qualifie lui-même de lieu « eco-friendly », c’est dire), cette nouvelle galette ne ronronne pourtant pas. D’abord en ce qui concerne le répertoire. Dès l’ouverture, Nomatterday alterne des couplets ornés de paroles parlées plus que chantées et un refrain comme un mantra, le morceau ménageant une belle montée en puissance. Dans le même esprit, Get Simulated et son refrain sont réduits à un gimmick « ah ah ah ah »… difficile de faire plus concis. Si le rock alternatif reste le tronc commun sur Doggerel, on peut entendre tour à tour une ambiance western et surf avec Vault of Heaven, de chatoyantes couleurs pop (Dregs of the Wine, le sémillant The Lord Has Come Back Today) et du folk rock (Thunder and Lightning). En parlant de couleurs folk plus légères, Pagan Man est une chanson à vous caler entre les oreilles le matin pour voir la vie sous un jour meilleur, même à 19° en plein hiver.

Si l’on cherche encore le « rock brutal » que nous promettait aussi le communiqué de presse, Doggerel n’en demeure pas moins un album truffé de morceaux efficaces (notamment ces « twists » évoqués par le guitariste Joey Santiago). Voilà un moment que l’on est persuadés que la nouvelle formule des Pixies survenue en 2004 fonctionne, et la bassiste Paz Lenchantin a su faire oublier la (quasi-mythique) Kim Deal. La voix de Black Francis s’est assagie, mais sait toujours tenir une chanson comme il le prouve en particulier sur Haunted House, du Pixies pur jus. L’occasion d’évoquer ici le gros travail sur les harmonies vocales, toujours de la belle ouvrage (There’s a Moon On, Who’s More Sorry Now ?).

– Jean-Bernard –

black francis, chronique disque, doggerel, pixies

Powered by WordPress. Designed by Woo Themes

WordPress SEO fine-tune by Meta SEO Pack from Poradnik Webmastera