Nicolas Livecchi – Dylanographie

ESSAI

Les Impressions Nouvelles

Le succès du dernier album en date de Bob Dylan en 2020, Rough And Rowdy Ways (consulter notre chronique ici) avait presque étonné durant le premier confinement du printemps 2020. Le maître du folk nous offrait un nouvel album sans crier gare, précédé de Murder Most Foul, mélopée de 17 minutes charriant toute la puissance des mots de Dylan, comme la somme de soixante ans d’une carrière d’exception. La Dylanographie de Nicolas Livecchi nous oriente dans ce « labyrinthe vertigineux » qu’est la carrière de Dylan, comme l’écrit l’auteur.

Nicolas Livecchi - Dylanographie - Les Impressions Nouvelles - Chronique du livre

Entre bootlegs, archives, marchés parallèles, enregistrements publics, l’auditeur a tendance à se perdre, surtout lorsqu’il découvre Bob Dylan et qu’il a envie d’approfondir un peu… Avec l’auteur de Like A Rolling Stone, il faut s’attendre à creuser longtemps, et profond. Cette Dylanographie arrive donc à point nommé pour y voir plus clair. L’ouvrage est un bon moyen pour le néophyte d’entrer dans l’univers dylanien, d’autant que chaque chapitre se fend d’une notice biographique pour suivre l’artiste depuis son premier disque en 1961 jusqu’au dernier album de 2020, en passant par ses périodes folk, rock, les tumultueuses années 70, la tonitruante Rolling Thunder Revue ou encore sa période « gospel » (illuminée serait un terme plus adéquat)… Les influences de Dylan, ainsi qu’une liste de ses enfants et petits-enfants par procuration sont également cités (et Nicolas Livecchi n’oublie pas Hugues Aufray, merci pour lui).

Les amateurs les plus pointus seront également heureux de trouver des informations sur des albums live ou des compilations plus rares comme ce Masterpieces réservé aux marchés japonais et australiens, ou encore Finjan Club sorti en 2012 où figurent deux titres que Dylan jouera « pour la seule et unique fois de sa carrière ». L’auteur précise toujours les morceaux ou versions inédites qui font l’intérêt des disques souvent passés sous le radar des non-initiés, et cite aussi ses confrères auteurs en évoquant les ouvrages dédiés à Dylan, ainsi que des films, DVD de concerts et documentaires, histoire de changer du mythique et incontournable documentaire de D.A. Pennebaker.

Comme il le confesse lui-même, Nicolas Livecchi est né avec Bob Dylan dans les oreilles (merci aux parents), et souvent l’enthousiasme du fan pointe le bout de son nez comme lorsqu’il écrit qu’ « il est tellement rassurant de savoir qu’on détient enfin le concert du 24 mai à l’Olympia, celui où se trouvaient pour de vrai Charles Trenet, Johnny Halliday, Françoise Hardy, Hugues Aufray… ». Un vrai fan mais qui sait garder son objectivité et reconnait sans peine qu’un album comme Empire Burlesque en 1985… porte finalement bien son nom ! Les enregistrements publics sont également des jalons dans la carrière du folk singer, comme le Live At Carnegie Hall de 1963 (sorti en disque en 2005), « étape importante de l’ascension de Dylan vers les sommets du succès ». Nicolas Livecchi publie chez l’éditeur belge Les Impressions Nouvelles une Dylanographie à la fois concise et regorgeant d’infos sur ce cher Zim. Indispensable.

Dominique Demangeot




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