Mesparrow – Jungle contemporaine

POP ELECTRO

Yotanka (14 octobre 2016)

Les murs du Moloco résonnent encore des bonnes ondes lancées par Mesparrow et les élèves du Conservatoire du Pays de Montbéliard, lors de la création Different Voices portée à Audincourt il y a deux automnes. Le 14 octobre prochain, l’artiste tourangelle reprend les chemins des bacs des disquaires – il en reste – avec Jungle contemporaine, titre dont le chanceux public franc-comtois avait eu la primeur lors de la création à Audincourt. On retrouvera Marion le 21 octobre au Moulin de Brainans et le 22 au Noumatrouff.

Mesparrow chronique de l'album Jungle contemporaineAvec Mesparrow, la voix fait bien plus que de porter un texte. Elle est instrument à part entière, matière que la jeune artiste arrange, orchestre, sample depuis le premier album Keep This Moment Alive en 2013. Difficile de faire autrement avec un timbre si particulier, empreint d’une fêlure à travers laquelle passe si aisément « le vague à l’âme » (Fantômes). Timbre assurant tantôt la ligne mélodique, tantôt les rythmiques et les accompagnements, une empreinte vocale démultipliée à l’envi. Comme un bel hommage à la tradition des polyphonies multiséculaires. Mesparrow a pris son temps, trois années bien tassées, pour aboutir à son deuxième travail studio, produit en collaboration avec Nicolas Bourrigan (Isaac Delusion). À la croisée de différentes époques musicales, ce deuxième album l’est assurément. Pop en ouverture avec Agrafes, rythmique hip-hop et soutenue sur Les écrans, électronique avec le sensuel et frissonnant Premier instant, couleurs davantage dancefloor sur Fantômes… La jungle sonore de Mesparrow est contemporaine en cela qu’elle se fait multiple.

D’autant que pour jouer en toute liberté de cette voix, encore faut-il des textes à la hauteur, des paroles que Marion assume aujourd’hui totalement dans la langue de Molière, alors que le premier opus s’envisageait majoritairement en anglais. L’enfance, l’adolescence (« dans la marge du cahier »), les amours du « petit oiseau au rêche plumage » nous sont évoquées avec brio. « Ne me change pas », demande Mesparrow sur l’étonnant titre éponyme avec sa basse qui claque. Les premiers bilans avec Ma flamme, « les mots qui manquent » (une fois n’est pas coutume) pour évoquer l’épilogue d’une relation, Mes onomatopées pour, au contraire, en relater les prémisses, le flux d’informations ininterrompues et anxiogènes prenant d’assaut les réseaux sociaux (Les écrans), l’ancienne étudiante des Beaux-arts se confie à travers une esthétique très personnelle. Même si elle déclarait, sur son premier album, qu’elle ne voulait pas grandir, Mesparrow a mûri et nous donne finalement congé sur une superbe version piano voix de Jungle contemporaine, chanson titre dont les silences comptent autant que les notes. Signe des grands albums.

– Dominique Demangeot –

Mesparrow + L’Étrangleuse, Le Moulin de Brainans, 21 octobre à 20h30
Le Noumatrouff, Mulhouse (+ Alpes), 22 octobre à 20h30

www.moulindebrainans.com
www.noumatrouff.fr

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