MA scène nationale – Maika Makovski le 7 octobre au Théâtre de Montbéliard

> Article publié à l’origine dans le numéro d’octobre 2016 de Diversions Aire urbaine – consulter le PDF ici

C’est sur une légère dissonance que débute Chinook Wind, subtil désaccord entre les cuivres et un larsen persistant, faille harmonique qui fait toute la substance de ce titre d’ouverture et qui a le mérite de nous renseigner à la fois sur l’endroit du monde où nous transporte cette fois Maika Makovski – le Canada – et sur la teneur de sa musique : une pop exécutée avec une sensibilité rare.

Maika Makovski - Chinook WLes voyages, Maika connait, elle dont les veines charrient des sangs macédonien et andalou. À l’entendre percher sa voix sur les plus hautes cimes, on se dit que le périple n’évitera ni les routes périlleuses ni les paysages contrastés. Ces cuivres qui donnent une chaleur particulière aux morceaux, on les retrouve à côtoyer parfois des nappes de cordes, celles du Quartet Brossa qui accompagne souvent Maika sur scène. On a parfois comparé son univers à celui du tant regretté Jeff Buckley. On sait ce qu’ont d’irritant ces comparaisons. Mais il faut bien constater une filiation dans certaines progressions d’accords et dans cette voix à l’aise sur plusieurs octaves.

On n’empêchera pas non plus les journalistes de tous poils de comparer la belle à une certaine PJ Harvey, d’autant que ce nouvel album a été concocté en la présence du fructueux John Parish, célèbre justement pour avoir poussé les manettes de plusieurs disques de la chanteuse américaine, mais aussi de Tracy Chapman et Eels. Quatre ans ont passé depuis Thank You For The Boots, et l’artiste a pris le temps de laisser mûrir ces dix morceaux, de penser à la manière de rendre l’atmosphère en apesanteur de Blonde Poetry, de poser son timbre agile sur les étonnamment légères et pourtant consistantes Song Of Distance et la dylanienne Not In Love. Quatre années dont profitera l’artiste pour retrouver ses racines macédoniennes – son père, Vangel Makovski, est un musicien reconnu là-bas -, des racines dont on trouve ainsi la trace dans l’ultime chanson de l’album, Makedonija, au tempo rugueux qu’adoucissent des arrangements de cordes. Mais les chansons ont, d’elles-mêmes, une belle personnalité. La basse de Bulldog qui galope, claire-obscure mélopée qui monte en régime à mesure que l’écran de votre mp3 égraine les secondes, Father, couleurs folk et discrets overdubs vocaux qui ponctuent ce morceau tout en subtilité. Au Théâtre de Montbéliard, l’artiste sera accompagnée par un quatuor de cordes de l’Orchestre Victor Hugo Franche-Comté.

– Dominique Demangeot –

Maika Makovski, Théâtre de Montbéliard (MA scène nationale), 7 octobre à 20h
www.mascenenationale.com

MA scène nationale, maika mavovski, théâtre de montbéliard

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