Le libraire se cache – Journal d’un libraire qui ne croyait plus aux histoires

ROMAN

J’ai Lu

Parution le 1er octobre 2025

Vivian débarque dans un petit village avec ses cartons remplis de livres. Pour une raison encore obscure, ce nouveau venu plutôt solitaire et n’aimant pas les livres… s’apprête à ouvrir une librairie.

Le libraire se cache - Journal d'un libraire qui ne croyait plus aux histoiresMais le jeune homme ne semble pas ambitionner de mener une longue carrière. Son seul objectif est de liquider ce stock de plusieurs centaines d’ouvrages, et comme Vivian apprécie la solitude autant que la grenadine, il aimerait tenter d’éviter le plus possible de parler avec ses clients. Mais très vite, la vie s’infiltre dans la boutique nouvellement investie. Il y a Robert, vieux monsieur plus habile pour tenir un marteau qu’un livre, son épouse au contraire grande lectrice. Une ado qui passe son temps dans la librairie, et tant d’autres. Vivian arrive avec son passé douloureux et presque aussi lourd que ses caisses de livres. Un événement marquant s’est produit dans son enfance.

Le libraire se cache nous offre un roman initiatique, mais la phase d’apprentissage ne s’arrête pas à la majorité. En équilibre subtil entre humour et tendresse, l’auteur nous suggère en effet qu’il n’est jamais trop tard pour infléchir sa trajectoire de vie, surtout quand on a quelques bons bouquins près de soi, « tous ces univers à portée de main ». Il  nous rappelle aussi que les librairies sont des lieux de vie qu’il est important de continuer à fréquenter. Ce libraire qui se cache (mal), c’est Kevin Lecathelinais, dont l’identité n’est plus vraiment un mystère. Vrai libraire de son état, il se “livre” au quotidien sur sa page Instagram et franchit désormais le pas avec ce premier roman. Peut-être a-t-il puisé dans ses souvenirs professionnels certaines des anecdotes qui tissent son livre, ces vies, ces joies et ces peines qui s’entrecroisent dans la petite librairie de Vivian.

Vivian possède également toute une collection de cahiers. Surgissent alors également dans le récit ses souvenirs d’enfance auprès d’une mère (célibataire) qui n’aime rien tant que lire. Vivian, pudique mais pince-sans-rire, nous dévoile alors peu à peu ce qui l’a amené à vivre dans ce petit village et y ouvrir une librairie : une paire de chaussettes dépareillées, une mystérieuse fille lisant sur un banc… Il faut parfois peu de chose pour prendre un trajectoire plutôt qu’une autre. Le bâtiment abandonné l’accueille, “fissuré”, comme lui, avec “ses imperfections”, comme lui. Quatre saisons pour redonner vie à cette boutique et peut-être aussi guérir ses propres bleus à l’âme au contact d’autrui puisque, comme le dit la mère de Vivian, “un des grands avantages de la lecture, c’est qu’on peut la partager”.

Marc Vincent

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