Le Creusot – Les enfants c’est moi à L’Arc les 23 et 24 mars

Dans ce conte initiatique qui s’adresse à la fois aux enfants et aux adultes, une comédienne marionnettiste et un musicien nous invitent à partir à la rencontre d’une femme, en robe de princesse et en baskets, qui n’a pas abandonné le monde imaginaire de l’enfance peuplé de différents personnages. Lorsqu’un vrai enfant débarque dans sa vie, il faut alors lui faire une place…

Photo : Fabien Debrabandere

En convoquant sur scène le personnage du clown, Marie Levavasseur questionne la figure de l’adulte. « En contre-point, je voulais aussi mettre en lumière le point de vue des enfants », explique l’auteure et metteuse en scène qui a associé des enfants au processus de création de la pièce à travers des rencontres, des interviews ou des dispositifs comme Le Cri des carpes, projet de création participatif, ou encore une radio collaborative. « Ces expériences m’ont beaucoup questionnée sur notre capacité à faire confiance aux enfants, que ce soit dans leur manière de vivre leurs émotions, d’appréhender certaines situations, de réfléchir ou dans leur relation vis à vis de leurs ainés. »
Amélie Roman incarne les différents personnages peuplant l’imaginaire de la femme à l’image des grands-parents de cette dernière, le clown sur un fil entre les mondes de l’enfance et des adultes. Marie Levavasseur a souhaité explorer la complexité du clown, avec ses contradictions qui sont celles des adultes, comme le pense la directrice de la compagnie Tourneboulé. Le clown permet aussi une prise de recul, notamment face à un personnage souhaitant devenir mère tout en n’abandonnant pas complètement son enfance. « Autour de situations très quotidiennes, j’ai eu envie de développer un univers fantasque et onirique propre au conte, à la frontière du réel », confie
encore Marie Lavavasseur sur cette pièce ouverte à l’interprétation. « On ne sait donc jamais dans quel monde vit cette femme, si elle joue encore à la poupée ou si son enfant existe vraiment, si cette forêt où elle l’abandonne est très loin ou juste au fond de son jardin, voire simplement dans sa tête… » L’abandon est une autre notion clé de la pièce, un sentiment fondateur pour la metteuse en scène, qui peut même aider à grandir, la vie étant un enchaînement de « petits abandons », depuis le ventre de la mère que l’on quitte, en passant par l’entrée à l’école, les colonies…

En parallèle d’une imagerie religieuse faisant référence à des figures maternelles universelles, « comme avec ces vierges en plastique qui renvoient inconsciemment au socle de notre culture judéo-chrétienne dont nous sommes imprégnés malgré nous », les marionnettes tiennent une place centrale dans Les Enfants c’est moi. S’éloignant de formes trop réalistes, le concepteur Julien Aillet s’est au contraire inspiré des trolls du roman de Tove Jansson Moumine, qui contribuent à l’atmosphère onirique et fantastique de la pièce. Quant au musicien, il incarne tour à tour la figure du père, de l’ami, du voisin, ainsi que celle de l’enfant.

– Marc Vincent –

Les Enfants c’est moi, Le Creusot, L’Arc, Scène nationale, 23 mars à 19h, 24 mars à 10h et 14h30
larcscenenationale.fr

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