C’est reparti pour un tour avec l’Orchestre Victor Hugo. Après une échappée au Festival Les Musicades de Romans-sur-Isère en août (et oui l’orchestre s’exporte aussi! ) et une quinzième édition de l’Orchestre des Jeunes juste après, la formation dirigée par Jean-François Verdier s’apprête à lancer sa saison franc-comtoise sur les deux rendez-vous traditionnels que sont le Festival de musique de Besançon et les Ouvertures musicales ! de MA scène nationale dans le Pays de Montbéliard.
Jean-François Verdier – Photo : Iryna Nesterenko
Si on le retrouvera aussi à trois reprises auprès des candidats du 59e Concours international de jeunes chefs d’orchestre 2025, le Victor Hugo fera ses grandes rentrées avec la fameuse Cinquième de Chostakovitch, le 17 septembre au Théâtre Ledoux dans le cadre du festival bisontin, et le 4 octobre au Théâtre de Montbéliard. En première partie l’orchestre interprètera The Wonder of Life, de Régis Campo qui s’est inspiré d’un choral de Bach. La cinquième symphonie de Chostakovitch est une réponse au régime soviétique qui venait d’interdire sa quatrième symphonie, considérée comme trop chaotique. Ici le compositeur russe revenait à davantage de légèreté et à une musique tonale. Un succès pour Chostakovitch avec une œuvre particulièrement solaire, qui restera sa pièce la plus célèbre.
Après deux apparitions au festival Livres dans la Boucle le 19 septembre, pour un hommage à Lagarce puis un concert dessiné autour du roman De pierre et d’os de Bérangère Cournut (reportages à venir), il sera temps pour l’orchestre d’aller polir quelques Joyaux italiens, en compagnie du chef Vito Clemente. Ce dernier dirigera notamment l’Intermezzo de l’opéra Manon Lescaut de Puccini, qui lui a permis de remporter le 9e concours de chefs d’orchestre de la communauté européenne Franco Capuana. Ce sera aussi l’occasion de mettre en lumière deux membres du Victor Hugo, Suzanne Bastian qui délaissera son hautbois pour le cor anglais, et Thomas Saulet à la flûte, autour de trois œuvres venues d’Italie du sud et rarement jouées de nos jours (Mercadante et Wolf-Ferrari). C’est enfin la suite d’orchestre du film La Strada composée par Nino Rota qui clôturera ce programme transalpin à retrouver uniquement aux 2 Scènes.
Vito Clemente – Photo : DR
La saison jeune public débutera les 15 et 16 novembre à Besançon et Montbéliard avec une pièce qui ne vous est peut-être pas inconnue si vous avez suivi le premier Concours international de composition jeune public en décembre dernier. C’est Haru Shionoya qui avait remporté le premier prix avec son œuvre Momo, l’enfant pêche. Né dans une poire, trouvé dans une rivière, Momo, dont le personnage est inspiré d’un conte japonais, part à la recherche d’un ogre qui a chassé les habitants de son village. Les Rendez-vous conte seront cette saison encore au nombre de quatre, et l’on pourra notamment découvrir en janvier prochain une création mondiale de Fabrice Ferez, hautbois du Victor Hugo, et de l’auteur Sébastien Ménestrier.
Guillaume Saint-James et Chris Brubeck – Photo : Rachel Daucé
Cet automne, on retrouvera aussi le saxophoniste Guillaume Saint-James, qui était venu créer en Franche-Comté aux côtés du Victor Hugo, en 2020, sa Symphonie “Bleu” autour de la mémoire ouvrière et de la relation du travailleur à la machine-outil. En novembre, il cheminera cette fois aux côtés de Chris Brubeck (fils du pianiste de jazz Dave Brubeck) pour le programme Brothers In Arts, hommage à leurs pères respectifs qui ont pris part tous deux au Débarquement en Normandie, le jazz étant leur autre point commun. Autre personnalité musicale qui n’est pas inconnue en Franche-Comté, Michel Brun, directeur d’orchestre qui a longtemps présidé aux chorales “Comme Bach” où les voix amateures étaient conviées pour chanter des cantates. Le concert du 12 décembre au Théâtre Ledoux s’inscrira dans cet esprit participatif, puisqu’après une première partie consacrée à des pièces de Bach, le Victor Hugo vous donnera rendez-vous juste à côté, au Kursaal, pour un Bal symphonique. L’orchestre laissera la place au groupe Le Grand Pop : au programme tango, rock et valse entre autres danses, pour dire au revoir à 2025 en bonne compagnie…
2026 s’ouvrira sous le signe de la musique française lors du concert de Nouvel An, les 10 et 11 janvier à Micropolis puis à L’Axone, avec de grands noms comme Debussy, Ravel, Bizet… En invités de marque, la soprano Marie Perbost fera honneur à quelques belles pages françaises et le pianiste Paul Lay arrangera sa pièce Un français à New York pour trio jazz et orchestre. La saison se poursuivra en 2026 entre quelques grands jalons symphoniques et lyriques (Mozart-Mahler en février) ou encore un focus Années 30 à la Saline royale d’Arc-et-Senans le 28 mars (Poulenc, Kodály et Bartók). Et l’on vous disait au début que le Victor Hugo s’exporte… ce sera encore le cas en mars prochain avec son programme Printemps sur le Danube à Chalon-sur-Saône et Dole (festival Pupitres en Liberté), et à Fontaine-lès-Dijon pour le festival Musicales en Folie (deux pièces autour de Mozart, dont le Concerto n°21 qui sera donné aux côtés de Laurianne Corneille). La pianiste figure sur le disque Adèle Hugo paru en fin d’année dernière. Autres retrouvailles également en avril prochain avec Dorian Astor et Frédérique Lombart, qui après Le Barbier de Séville la saison dernière, s’empareront cette fois de La Flûte enchantée de Mozart, adaptation abrégée d’une heure, en version française pour quatre chanteurs et un orchestre.
Dominique Demangeot
Programmation complète : www.orchestrevictorhugo.fr