Karimouche – Folies Berbères

CHANSON HIP-HOP ELECTRO

At(h)ome

Emballage d’origine, le premier album de Carima Amarouche, a fêté ses dix ans en 2020. Une année pas comme les autres qui a quelque peu éclipsé cet anniversaire. Mais la Lyonnaise d’adoption, née à Angoulême, est de retour dans les bacs avec Folies Berbères, troisième opus pour l’artiste qui poursuit son exploration des musiques du monde, de la France au Maghreb avec un court détour par le continent sud américain.

Karimouche - Folies Berbères - Chronique album

Pour suivre Karimouche, mieux vaut en effet vous assurer que votre passeport est valide (quoique les voyages, en ce moment…). Sur Emballage d’origine, déjà, l’artiste conjuguait ses origines nord africaines et sa culture française. Celle que l’on a comparée à Arletty voire même la Môme Piaf pour son côté franc du collier et ses textes percutants, mêle l’accordéon au rap, chante, slamme aussi vite qu’elle tchatche. Dès 2010, Karimouche remettait au goût du jour la chanson dite réaliste, évoquant sur des musiques pleines de peps des maux d’aujourd’hui. On peut en effet parler de gouaille, cette expression bien française, mais tout à fait compatible avec d’autres cultures ! Tizen sur le premier album évoquait ses origines berbères. Elle y revient sur ce nouvel opus qui fleure toujours bon les musiques d’Orient. Pour délivrer ses messages universels, évoquer la citoyenneté désabusée (La promesse de Marianne), la téléréalité et ses gloires faciles (Polluée), la palette musicale de Karimouche est large. Il n’y a pas que ses noms et prénoms que la chanteuse a amalgamés. À l’image de L’écume des sourds, sonorités contemporaines et musiques du monde se mêlent dans un seul élan. Volutes de reggae sur Petit tourbillon, ou encore ce Spleen servi sur lit d’électro avec aux machines le complice Nicolas Taite, ce dernier maniant également les percussions. Pierre Vadon officie aux claviers qui tiennent eux aussi une grande place sur ce nouvel album.

Toujours aussi engagée, Karimouche. En 2015, elle intitulait d’ailleurs son deuxième album Action. Rompue à l’exercice scénique (elle foule les plateaux de théâtre depuis l’adolescence), elle a aussi été styliste. Sur l’album Action, elle collaborait avec Magyd Cherfi de Zebda pour tisser le morceau Ki C’ Ki M‘. Ces nouvelles Folies Berbères comportent aussi leur lot d’invité.e.s, dont Flavia Coehlo, qui interprète aux côtés de Carima le titre Princesses, chanson au caractère là encore bien trempé. « J’suis pas ta bébête archi-blonde, ta bobonne qui fait d’l’ombre », chante-t-elle comme un avertissement. Karimouche frotte sa Méditerranée aux racines brésiliennes de Flavia et ça fait des étincelles. Autre invité, R.Wan, ex-chanteur du groupe Java sur Néon, amarré entre sonorités traditionnelles et visions futuristes. En plein Apocalypse Now, Karimouche sourit pourtant, droite dans l’orage, même si « la note est salée » et que la mèche continue de brûler. Mais tant qu’il y a de la vie, comme on dit…

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