Gavin’s Clemente Ruiz – Les jours heureux ne s’oublient pas

ROMAN

Albin Michel

Parution le 5 avril 2023

En délicatesse avec son paternel, Gontran apprend que ce dernier serait au plus mal. Il part alors pour l’Espagne chez Manuel, saisissant l’occasion de retrouvailles qui vont raviver les souvenirs de sa mère disparue. Tentative de raccrocher les wagons avec ce père qui fut si absent durant son enfance. Et pourquoi pas se refaire quelques souvenirs ? 

Gavin's Clemente Ruiz - Les journaux heureux ne s'oublient pas - Albin Michel - Chronique dans le magazine DiversionsÀ l’aube de la quarantaine, Gontran ne va pas trop mal, du moins le pense-t-il, parvenant à concilier travail et vie de famille, certain de ne pas répéter avec son fils Léo les erreurs que son propre père à commises avec lui. Il faut dire qu’entre Gontran et Manuel, les relations sont loin d’être au beau fixe. Bordélique, bourru, son père est parti vivre dans une hacienda espagnole après la mort de son épouse pour refaire sa vie (ou du moins le tenter) avec Victoire. C’est d’ailleurs cette dernière qui incite Gontran à rendre visite à son père et c’est donc sans surprise que Gavin’s Clemente Ruiz va nous entretenir de la complexité des relations familiales, du couple et des affres de la filiation. Ce court roman se lit d’une traite en suivant quelques personnages attachants, en particulier l’improbable binôme formé par Gontran et son père.

Les deux hommes vont devoir apprendre à se parler, se comprendre et réapprendre à marcher ensemble, un pas après l’autre, maintenant que leur mère/épouse n’est plus là pour faire le lien entre eux. Aucun pathos pourtant dans cette parenthèse (dés)enchantée entre le père et son fils où l’auteur intercale avec finesse des épisodes plus légers (on imaginerait tout à fait ce duo porté sur grand écran), Les jours heureux ne s’oublient pas prenant parfois des allures de (bref) road-trip ibérique, car l’auteur nous donne aussi à voir autre chose que cette grotte où habite le père, ce « monde […] sans horizon » que semble contredire la couverture du roman. Et il se pourrait même que dans cette bulle aux murs blancs où s’est réfugié le père, face à la mer, loin de « [l]a course aux influenceurs, la course à la meilleure vie », Gontran ait la chance de voir son horizon s’élargir.

Marc Vincent

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