Fleet Foxes – Crack-Up

FOLK

Nonesuch Records / Warner

2017

Il y a cinq ans, on n’aurait pas parié un poil de la barbe de Robin Pecknold sur un avenir des Fleet Foxes. Josh Tillman quitte les fûts pour se muer en génial Father John Misty. Chritian Wargo et Casey Wescott forment Poor Moon. Quant au roi Pecknold, il retourne sur les bancs de l’école. Alors dès que l’annonce d’une troisième mouture des renards de Seattle se fit entendre, il n’en fallait pas plus pour mettre un petit monde en ébullition.

Fleet Foxes - Crack-UpLe successeur de Helplessness Blues se nomme donc Crack-Up et il semble malheureusement subir le syndrome de « l’album tant attendu ». Sans pour autant être mauvais, bien loin de là, il demeure plus faible que ses deux aînés, une sensation encore plus renforcée en live quand tous les titres sont confrontés et où on sent bien que les nouvelles compositions sont plus difficilement abordables. La faute peut-être à l’envie de vouloir trop en faire alors qu’un peu plus de spontanéité aurait parfois fait meilleur effet.

Pecknold pousse le concept de titres gigognes, déjà ébauché sur Helplessness Blues, plus loin. Des morceaux dans les morceaux, à coup de changements de tons ou de rythme qui donnent à son folk un penchant progressif appuyé (I Am All That I Need / Arroyo Seco / Thumbprint Scar, Mearcstapa) et qui a dû aussi aller chercher son aspiration du côté du jazz. On préfère de loin quand ils reviennent à des choses plus simples, laissant place à la magie des accords boisés et des harmonies (Kept Woman, If You Need To, Keep Time On Me) ou la première partie de Third Of May / Odaigahara faite pour les amoureux de CS&N. On découvre avec joie un penchant pop à la musique des Renards quand débute la magnifique deuxième partie de On Another Ocean (January / June).

Bon album, riche en arrangements qui se dévoilent écoute après écoute, Crack-Up demande néanmoins du temps pour être définitivement adopté. Il fait partie de ces disques qui ont besoin de mûrir, quitte à rester un moment sur l’étagère. Mais on parie que si cette chronique devait être réécrite dans un an, son essence serait tout autre. Le mieux, comme à chaque fois, est de se faire soi-même son idée, sans en tirer de conclusions hâtives.

 

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