Ennio Morricone – Peur sur la ville

BANDE ORIGINALE

WeWantSounds/Modulor

L’objet paraîtra le 29 août prochain à l’occasion du Record Store Day. Une sortie qui résonnera de manière particulière puisqu’Ennio Morricone est récemment parti rejoindre le paradis des compositeurs. En 1975, sortait Peur sur la ville, thriller avec en vedette Jean-Paul Belmondo dans le rôle du commissaire Letellier, réalisé par Henri Verneuil. Pour ce dernier, Morricone avait notamment composé Le Clan des Siciliens (1969) ou encore I Comme Icare (1979), entre autres bandes originales. Disponible en double-vinyle gatefold, accompagnée d’un deuxième disque de bonus (dont deux inédits), cette édition contient également un livret incluant une discussion entre le producteur californien AM et Jean-Benoît Dunckel du groupe Air. La pochette, inédite elle aussi, a été composée par l’illustrateur Eric Adrian Lee à partir de photos du film. 

Ennio Morricone - Peur sur la ville - Edition double vinyleLe titre d’ouverture éponyme plante le décor, avec son piano qui martèle inlassablement trois notes, ses cuivres plantés en embuscade et son sifflement fantomatique émis par Alessandro Alessandroni, multi-instrumentiste que l’on entend siffler sur de nombreuses BO de Morricone. Un leitmotiv qui revient par moments sur la BO, histoire de bien nous remettre une couche de miquettes. Musique angoissante à souhait ! La suite est du même acabit, du particulièrement strident Considération Sur Un Homicide à Paranoïaquement Vôtre (tout un programme) qui n’aurait pas dénoté dans la BO des Dents de la mer… Et cette trompette… La liste des titres a été réagencée par le label WeWantSounds pour suivre un ordre davantage chronologique. L’album a été remasterisé à partir des bandes originales, et approuvé par Ennio Morricone lui-même.

Heureusement des titres plus légers sont là pour nous laisser respirer, comme Dolcemente Amigua avec ses fins arpèges de guitare, un morceau bien dans l’esprit des années 70, tout comme Jukebox Psychédélique (le titre parle de lui-même avec les tablas et les ambiances indiennes et fumeuses) ou encore les couleurs italiennes de Minaccia Telefonata N 1. N’oublions pas la fameuse scène du duel avec le méchant Minos sur les toits parisiens, Bebel croisant le fer avec le tueur du film, son œil de verre allant valdinguer dans la gouttière (on est encore beaucoup à en faire des cauchemars la nuit, avouez…). Une Bouffée de Radio, Ennio se la jouant « 69 Année érotique », mais six ans plus tard, fait aussi partie des morceaux qui diversifient les couleurs de cette bande originale vintage à souhait. L’occasion de se souvenir du calibre d’un compositeur comme Ennio Morricone, respecté par un paquet de musiciens, tour à tour lyrique et romantique, mais penchant parfois vers une vision davantage moderne (et contemporaine) de la musique avec ses rythmiques complexes et ses dissonances, une palette musicale particulièrement riche, tout à la fois populaire et d’avant-garde, mise au service des plus grands réalisateurs. Un retour vers le passé assuré avec cette nouvelle édition double-vinyle de Peur sur la ville, à placer en bonne vue sur un meuble orange si possible… et en formica !

chronique album, critique disque, double vinyle, ennio morricone, peur sur la ville

Powered by WordPress. Designed by Woo Themes

WordPress SEO fine-tune by Meta SEO Pack from Poradnik Webmastera