Docu-fiction – Jean-Marie Choffat comme vous ne l’avez jamais vu

Si vous êtes adeptes de la montagne en général, et de la pratique de l’escalade en particulier, vous connaissez probablement Jean-Marie Choffat. Cet arpenteur de hauts cailloux nous transmet sa passion de la montagne dans ses livres. Aujourd’hui, il se dévoile par un autre biais, celui de l’image, à l’occasion du tournage d’un docu-fiction réalisé par Damien Roz, diffusé prochainement sur la chaîne 8 Mont-Blanc. Damien a suivi Jean-Marie et son fils Marcelin dans leurs ascensions, des endroits marquants dans la carrière de Jean-Marie, du Vercors à la Haute-Savoie, de Pont-de-Roide jusqu’en Suisse, pour cerner cette relation père-fils qui se joue des hauteurs.

L'histoire d'un homme hors normeParallèlement à cette « complicité père-fils », comme l’explique Jean-Marie, L’histoire d’un homme HORS NORME racontera aussi le parcours de l’alpiniste aux 1200 ascensions. À l’heure où nous écrivons ces lignes, une opération de financement participatif est en cours, qui va permettre d’ajouter des plans aériens par hélicoptère aux prises de vue déjà effectuées (voir le lien en bas de cet article pour participer au financement). Jean-Marie Choffat, c’est donc tout d’abord une vie et des sommets, une aventure qui démarre le 3 août 1970 sur le glacier des Bossons, à l’occasion d’un camp d’adolescent. À compter de ce jour, le Belfortain d’origine ne décrochera jamais, au sens propre comme au figuré. D’autant qu’il vaut mieux avoir prise lorsqu’on se retrouve à plusieurs centaines de mètres au-dessus du sol… Le parcours des alpinistes est semé d’embuches, de pentes… très pentues, mais surtout d’exploits. Pour en apprendre davantage sur cette vie loin de la terre ferme, il y a donc ce docu-fiction. Damien Roz alterne les plans en montagne, où il demande à Jean-Marie et Marcelin de jouer leurs propres rôles (quitte à s’y reprendre à plusieurs fois pour que le tout passe bien à la caméra), et des interviews en studio. Damien s’est entretenu avec les Choffat, mais aussi avec leur entourage, famille, amis du monde de l’édition et compagnons de cordée, suivant ces grimpeurs de père en fils à travers la France et jusqu’en Suisse, dans la fidèle Opel Corsa de Jean-Marie, « une voiture qui est presque devenue un personnage elle aussi », nous confie le Belfortain. Le projet de Damien Roz n’est pas un documentaire sur l’alpinisme comme il en existe tant, mais davantage l’évocation du parcours de Jean-Marie Choffat, ainsi que le regard d’un jeune cinéaste, extérieur à l’alpinisme même si Jean-Marie a pratiqué l’escalade avec le grand-père de Damien. Plusieurs années plus tard, ce dernier ira rencontrer l’auteur-grimpeur sur son stand lors d’une Foire aux Livres de Belfort.

Une longue préparation

Damien Roz a voulu prendre le temps de mieux connaître Jean-Marie, « quelqu’un de franc, qui ne joue pas de rôle », souligne le réalisateur. Avant de planter le premier piolet dans la roche, un an de préparation a donc été nécessaire, pour trouver le bon angle du film, un peu comme l’alpiniste prend le temps d’étudier la paroi avant de l’arpenter. Au fil des conversations, Damien a également fait connaissance avec Marcelin, et très vite l’idée lui est venue de faire de cette relation père-fils le fil rouge du docu-fiction. Un passage de témoin en quelque sorte, entre les deux hommes. Le père revient sur son parcours, aux côtés de son fils qui découvre alors certains lieux, comme la Calanque d’En Vau, entre Cassis et Marseille, et notamment un passage particulièrement délicat surnommé la voie du Pouce. « Il y a un fameux pas à faire entre deux parois, et à ce moment Marcelin le fait vraiment pour la première fois », explique Damien Roz. Mais avant le fils, il y a donc eu le père…

Avant et après la maladie

21082324_1809483342675999_1984654213_oÀ 27 ans, dans son premier ouvrage Les Brodequins du Soleil, Jean-Marie nous parle de ses treize premières années de montagne. Quelque temps plus tard, Un homme debout face au cancer évoquera son autre combat. Après les parois rocheuses, Jean-Marie doit cette fois se coltiner des cellules cancéreuses, un cancer de l’intestin qui lui est découvert en 1993. Le genre de tuile à vous clouer au lit pour longtemps, voire pour de bon. Après les traitements lourds que l’on n’imagine que trop bien et une greffe qui le sort de cette mauvaise passe en 2001 – les cellules cancéreuses avaient pris l’ascenseur vers le foie -, Jean-Marie remporte une première victoire avant que le tout ne migre une fois encore vers les ganglions aux alentours de 2010. Il faut bien avouer que pour beaucoup de gens, le barbu montagnard reste une énigme. Ce bon VIVANT, qui côtoie le cancer depuis 27 ans, alterne périples en montagne et face à faces avec la maladie. Une image forte reste la conférence que Jean-Marie donnait récemment devant plusieurs médecins, oncologues et chirurgiens… Les médecins écoutant et prenant des notes, Jean-Marie portant sa bonne parole. Scène pour le moins décalée, en tous les cas résolument optimiste, et bien à l’image du personnage. Sans nul doute un encouragement pour tous les malades. « Je leur ai parlé de mon parcours, de mon attitude envers la maladie ». La santé est donc un autre angle par lequel attaquer la vie de Jean-Marie Choffat, qui va tenter de profiter de cette opportunité pour changer le regard qu’on peut porter sur le cancer, et surtout sur les malades. « Je connais beaucoup de gens qui ont souffert du cancer et qui n’en ont pas parlé ». Il fut un temps, pas si lointain, où les sponsors avaient en effet tendance à fuir les sportifs qui avouaient leur maladie, pour de sombres considérations marketing. Aujourd’hui les choses, et surtout le regard, tendent à changer.

L'équipe d'Histoire d'un homme hors norme. De gauche à droite Damien Roz, Jean-Marie Choffat les gros bras, Renaud Thiriet et Marcelin Choffat

Une partie de l »équipe de L’histoire d’un homme hors norme. De gauche à droite Damien Roz, Jean-Marie Choffat dit « les gros bras », Renaud Thiriet et Marcelin Choffat

 

Physique et mental

Jean-Marie Choffat, grand utilisateur des réseaux sociaux, est en outre capable de vous faire ce genre de confidence concernant le tournage : « Journée très chaude jusqu’à 40 degrés aujourd’hui dans certains secteurs du Vercors… pas facile pour moi qui ne dispose que de 48% de volume respiratoire, conséquence de ma greffe…». C’est cela aussi Jean-Marie, partant faire grimpette le lendemain d’une chimiothérapie. « Malgré des jours de méforme, Jean-Marie garde le moral, se donne à fond ». Et des exemples comme ça, il y en a à la pelle (à neige). On peut chercher toutes les explications du monde à cette longévité « hors norme » compte tenu de l’état de santé du bonhomme, qui doit filer des cauchemars quotidiens à tous les assureurs du monde. On invoquera le mental, l’optimisme, un esprit sain d’où découlent des bienfaits pour le corps. Des études ont démontré que le grimpeur aguerri, lorsqu’il effectue une escalade, s’abandonne totalement à sa tâche, son cerveau agissant d’une certaine manière en pilotage automatique, résultat de connexions neuronales spécifiques créées dans nos méninges, fruits d’années de pratique. Ce dialogue quotidien avec la mort, le lot de tout alpiniste partant en montagne, doit bien à un moment donné former aussi l’esprit, tout autant qu’il aiguise le corps. Dans L’histoire d’un homme HORS NORME, Jean-Marie et Marcelin évoquent nécessairement cette éventualité, la grande faucheuse, qu’on la croise au détour d’un col ou d’un couloir d’hôpital.

Un tournage à la Foire aux Livres de Belfort

Au jour d’aujourd’hui, quelques interviews en studio restent à effectuer, ainsi qu’une scène à tourner à la Foire aux Livres de Belfort, dans laquelle Jean-Marie est partie prenante depuis de nombreuses années, à la fois en tant qu’auteur et organisateur, aux côtés des bénévoles de l’association Livres 90, initiatrice de la Foire. Jean-Marie, Marcelin, Damien et le reste de l’équipe de tournage vous donnent ainsi rendez-vous le 21 octobre prochain. Une « fausse conférence », pour les besoins du film, sera donnée. L’équipe de L’histoire d’un homme HORS NORME recherche pour l’occasion des figurants afin de constituer le public de la conférence, de 18h30 à 19h30 le 21 octobre prochain à l’auditorium de l’Atria. Et pour les admirateurs – et surtout les admiratrices – de Jean-Marie, une vraie conférence sera donnée ensuite à 19h30 par l’auteur !

Pour assister au tournage de la scène, contacter Damien Roz sur son mail : prodigiafilms@gmail.com

Page facebook du film : https://www.facebook.com/horsnormefilm/?ref=bookmarks

Le lien ici : https://fr.ulule.com/lhistoire-dun-homme-hors-norme/

Dominique Demangeot

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