Le festival Art Danse est de retour à Dijon, toujours porté par Le Dancing CDCN qui invite de nombreuses compagnies à investir le territoire de la métropole dijonnaise.
Parmi les artistes associés au Dancing, citons Laurent Pichaud. Le chorégraphe, spécialiste de la danse située, fait émerger des propositions artistiques hors des théâtres, envisageant une danse ludique. Il présentera Jéo politique autour des crises écologiques et géopolitiques, mais également, avec Rémy Héritier, Jeux chorégraphiques, inspiré de l’OuLiPo mais en version dansée. L’idée est d’identifier un artiste ou un style à partir d’extraits dansés. L’occasion de réfléchir aussi sur la manière dont chacun s’empare de la danse. Autre artiste associée que l’on a pu découvrir en décembre 2023 à Dijon, Malika Djardi, qui après Sa Prière, poursuit le dialogue avec sa mère, mais pour évoquer cette fois la maladie d’Alzheimer.
Certaines propositions voient la danse cheminer avec d’autres arts, à l’image de Sleepless par Gaetano Cunsolo, qui vient des arts plastiques et nous plonge ici dans un monde nocturne, à partir de mouvements, d’objets et de sons. Sous-jacente est la question du rapport au sommeil dans une société qui valorise performance et productivité. César Vayssié, avec Péter le cube, évoque aussi notre modernité et s’inspire du roman Good Boy d’Antoine Charbonneau-Demers, journal d’un jeune provincial découvrant sa sexualité au fil des rencontres sur applications. Plongée dans une société du virtuel et de la mise en scène de soi-même. Bugging pointe là encore les dysfonctionnements d’un monde en bout de course, selon Étienne Rochefort. Avec Pourquoi un arbre est une poule ?, le chorégraphe Marc Lacourt collabore avec l’autrice dessinatrice Delphine Perret, pour retracer l’origine du monde, et célébrer le plaisir de créer, à travers leur propre regard, poétique et ludique.
Le festival nous fera aussi voyager, en Afrique notamment avec Betty Tchomanga évoquant la déesse du pouvoir et de la sexualité Mami Wata, dans sa pièce Mascarades, et avec Nadia Beugré qui dans Prophétique (on est déjà né.es), réunit sur scène des artistes trans et non-binaires d’Abidjan. Enfin la chorégraphe d’origine grecque et vivant en France, Lenio Kaklea, nous emmènera en forêt, lieu ambivalent de la sauvagerie et de la contemplation, pour un retour à la nature (et au sauvage) des corps à travers la danse (Fauve).
– Dominique Demangeot –
Art Danse, Dijon (divers lieux), du 16 mars au 6 avril
ledancing.com